Au moment ou les plus hautes autorités placent l’emploi et la formation des jeunes parmi les priorités, le recteur de l’Université Omar Bongo vient de prendre une mesure visant à fermer l’un des départements qui proposent des formations professionnelles dans le temple du savoir.
Visiblement, certains responsables administratifs rament à contre-courant de la politique gouvernementale. C’est du moins l’enseignement que l’on peut tirer au regard des agissements de certains compatriotes.
Le Recteur de l’université Omar Bongo vient de signer un décret portant fermeture du département de l’information et de la communication. Une décision qui aurait été adoptée sans informer ni le responsable de ce département, ni l’UNESCO, le partenaire de l’Etat gabonais qui a investi des moyens colossaux pour l’ouverture de ce département, encore moins les étudiants inscrits dans cette filière. Pour justifier cette décision, le patron du « grand portail » évoque le manque d’enseignants permanents et l’absence du premier cycle.
Du côté des étudiants, c’est l’angoisse et la crainte de perdre des années d’étude comme le souligne Prisca, une étudiante inscrite dans ce département : « Je suis en master 2 cette année et je dois rédiger et soutenir mon mémoire pour boucler ma formation. Si on ferme le département, cela suppose que je devrais aller recommencer une autre formation ailleurs. Le Recteur pourra-t-il me rembourser tout ce que j’ai dépensé et le temps que j’ai perdu pendant ma formation ici ? » .
‘’ Nous ne sommes nullement responsables des manquements observés, il est donc inadmissible que nous ayons à subir les conséquences du désordre orchestré par l’administration. En créant ce département, les responsables n’avaient –ils pas prévu qu’il faudrait des enseignants permanents ? Pourquoi c’est après pratiquement cinq ans d’existence que le Recteur se rend subitement compte qu’il n’y a pas d’enseignants permanents dans notre département ? » s’interroge Martial, un autre étudiant en colère.
Au-delà des questions des apprenants, il convient de se demander si les responsables de l’UOB ont évalué la pertinence d’une telle mesure ?
Dans un pays ou la majorité des journalistes exercent sans une véritable formation de base, comment peut-on penser à la fermeture de l’unique structure de formation publique existante ? Le Recteur de l’UOB préfère t-il que l’Etat continue de dépenser des millions chaque année pour la formation des jeunes gabonais dans les métiers de l’information et de la communication au Cameroun, Niger, Sénégal et autres ? Si les pays moins nanti tels que le Niger et le Burkina arrivent à offrir des formations dans ce domaine, pourquoi pas le Gabon ?
Au lieu de penser à la fermeture de ce département qui a toute sa place dans l’offre de formation publique, les autorités gagneraient à le doter des moyens techniques et humains qui conviennent afin d’améliorer la qualité des formations proposées.