Le virus Ébola persisterait dans le sperme de certains survivants à l’infection au moins neuf mois, soit plus longtemps que ne le présageaient les virologues, selon une recherche publiée le 14 octobre 2015, dans la revue médicale américaine New England Journal of Medicine.
Les résultats d’une étude préliminaire menée en Sierra Leone sur 93 hommes volontaires âgés de plus de 18 ans, montrent que des fragments du virus Ebola peuvent rester durablement dans les organismes de personnes guéries, présentant un danger pour leurs conjoints. Les prélèvements de sperme chez les participants à ce test, le premier du genre effectué sur le long terme, se sont avéré tous positifs. «Plus de la moitié des sujets (26 sur 40), dont le sperme a été testé entre quatre et six mois après leur maladie, se sont révélés positifs pour Ebola tandis que 26% (11 sur 43), dont le sperme a été testé entre sept et neuf mois après l’infection, étaient encore positifs», d’après cette recherche menée par le ministère de la Santé de Sierra Leone, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Selon le CDC, il est nécessaire d’effectuer davantage d’analyses pour déterminer si le virus est vivant et potentiellement infectieux. Ainsi, les survivants devaient avoir leur liqueur séminale testée deux fois négatif pour Ebola avant d’avoir des relations sexuelles ou sinon utiliser un préservatif. «Ces travaux (…) nous aident à faire des recommandations aux survivants et à leurs proches pour qu’ils restent en bonne santé», a expliqué le directeur des CDC, le Dr Tom Frieden. «Cette recherche apporte davantage d’indices montrant que les malades ayant survécu à Ebola ont besoin d’aide pendant les six à douze mois suivant leur guérison pour s’assurer que leurs partenaires ne sont pas exposés au virus», poursuit le responsable de la réponse à Ebola à l’OMS.
Au total, selon le dernier bilan de l’OMS, 28 421 cas (confirmés, probables ou suspectés) ont été signalés pour les trois pays les plus affectés : Guinée (3 804 cas), Liberia (10 672 cas) et Sierra Leone (13 945 cas). Ils ont entraîné 11 297 décès : 2 534 morts en Guinée, 4 808 morts au Liberia et 3 955 en Sierra Leone. Trente-six autres cas, dont 15 mortels, sont survenus dans sept autres pays : Espagne, Etats-Unis, Italie, Mali, Nigeria, Royaume-Uni et Sénégal. Parmi les personnes touchées par l’épidémie, 881 membres du personnel soignant ont été infectés en Guinée, Liberia et Sierra Leone et 513 ont succombé à Ebola.