LIBREVILLE - Le président Ali Bongo Ondimba a exhorté, lundi, les membres du gouvernement, le patronat, la Chambre de commerce, l’Office national de l’emploi (ONE) à agir vite et en synergie, pour lutter efficacement contre un chômage qui touche surtout les 25-29 ans, soit près de 20% de la population gabonaise.
Le chômage des jeunes est devenu plus que jamais une préoccupation nationale urgente. Le président Ali Bongo Ondimba a tiré la sonnette d’alarme, au cours d’un tour de table ayant réuni, lundi à la présidence de la République, le Premier ministre, Pr Daniel Ona Ondo, le vice-Premier ministre en charge de la Réinsertion des jeunes, Flavien Nzengui Nzoundou, le ministre du Travail et de l’Emploi, Simon Ntoutoume Emane, et le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie By-Nze, ainsi que les représentants de la Confédération patronale gabonaise (CPG) et de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture du Gabon.
Après les différents diagnostics, l’heure est aujourd’hui à l’action. Le chef de l’Etat gabonais a, de ce fait, invité ses hôtes à plus de synergie et plus d’inventivité pour résoudre efficacement la question lancinante du chômage pour laquelle l’exécutif a déjà mené plusieurs réflexions.
On se souvient que la réflexion a déjà été menée à plusieurs reprises, entre 2013 et 2015, notamment lors du premier Forum national de l’emploi tenu du 17 au 19 octobre 2013, sous le thème "Quelle politique nationale de l’emploi dans le cadre du Plan stratégique pour un Gabon émergent?" et du Forum Maroc-Gabon de l’emploi, tenu à Rabat, du 24 au 26 septembre 2014, sur le thème «Les nouvelles opportunités d’emploi au Gabon…».
En marge de la 4ème édition du NYFA (New York forum Africa), le chômage des jeunes avait fait l’objet d’un débat inclusif entre les membres du Conseil national de la jeunesse (CNJ). Le président gabonais avait également pris part à ce débat avec la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Michaëlle Jean, venue, entre autres, présenter le programme de l’OIF pour la promotion de l’emploi par l’entreprenariat des jeunes et des femmes en Afrique subsaharienne.
Le constat est amer. Même s’il est établi aujourd’hui que de nombreux jeunes sont plus ou moins bien formés, leurs formations ne correspondent malheureusement pas toujours aux besoins des entreprises, notamment les 350 qui forment la CPG et qui offrent déjà près de 80% de l’emploi privé.
De nombreux dispositifs ont déjà été mis en place en vue de lutter contre le chômage. C’est le cas des incubateurs des entreprises jeunes, du Fonds national d’aide social (FNAS), voué, entre autres, aux activités génératrices de revenus (AGR) devant garantir aux Gabonais économiquement faibles (GEF) les moyens de leur émancipation.
Rattaché à l’Office national de l’emploi (ONE), le Fonds d’aide à l’insertion et à la réinsertion professionnelle (FIR), est le cadre de la mise en œuvre du contrat d'apprentissage "jeunesse obligatoire" instauré par le président Ali Bongo Ondimba, au terme des premières assises sociales en avril 2014. A ce jour, des conventions ont déjà été signées avec l'Union pétrolière gabonaise (Upega), Total Gabon, Bolloré Africa logistic, la SEEG, SEPBG, Satram, Shell Gabon, Gabon Sourcing Supply, entre autres.
A ces initiatives, s’ajoutent les accélérateurs de croissance comme la Zone économique spéciale (ZES) de Nkok, la transformation locale des matières premières et les partenariats publics-privés. Les plus éloquents à ce jour étant les projets menés avec le groupe OLAM, notamment les plantations d’hévéa, de palmiers à huile et le Programme Graine.
Cependant, malgré les entreprises pourvoyeuses d’emplois, le problème du chômage reste presqu’entier. Pour le président de la République, la solution à ce problème réside à la fois dans des formations en adéquation avec les besoins des entreprises, le lancement des grands chantiers, une croissance économique soutenue, l’entreprenariat des jeunes et des femmes, l’auto-emploi. Toutes choses qui nécessitent une entente cordiale entre les parties concernées.