L’absence de liquidité refait surface dans cette banque avec des désagréments considérables pour les clients. D’aucuns évoquent même l’éventualité d’une faillite.
Alors que la journée mondiale de la poste a été célébrée le 9 octobre dernier, les difficultés de la PosteBank sont désormais mises au grand jour. Entre les complications pour recevoir un virement à partir de ses guichets, les files d’attente interminables pour effectuer des opérations, l’impossibilité d’accéder au fruit de son épargne ou à d’autres produits, plus rien ne va pour le groupe La Poste SA. «Le P-DG (Alfred Mabicka ndlr) a engagé des réformes trop coûteuses au regard de la capacité de financement dont disposait La Poste. Ce sont les fonds dont disposait la caisse d’épargne postal qui ont été utilisés pour financer un organigramme pléthorique», dénonce un ancien employé, relayé par Echos du Nord.
Une situation d’autant plus alarmante que la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) n’autorise aucun écart en matière de respect des ratios prudentiels à l’endroit des banques de l’espace Cemac. Or, le ratio de liquidité de la PosteBank n’est plus respecté, faute de liquidités justement. «Les établissements de crédit sont tenus de respecter à tout moment, un rapport minimum de 100% entre leurs disponibilités et leurs exigibilités à moins d’un mois», prescrit le règlement Cobac R-93/06. «Au moment de payer les épargnants à échéance, il n’y a pas eu d’entrées suffisantes. Il faut inventer des artifices pour gagner du temps. Cela le rattrape aujourd’hui», confie encore l’ancien agent. Effectivement, l’«absence de connexion» est régulièrement avancée aux clients de PostTranfer pour justifier des manquements. Or, la régularisation de cette situation ne sera effective qu’après apurement de la dette vis-à-vis de Western Union.
En gros cette situation traduit les difficultés de La Poste SA à se moderniser via la création de PosteBank, PostTranfer, Post@net, Poste Mail et de Post Immo. Pour les uns, Alfred Mabicka a manqué de méthode, de pédagogie et de doigté. Pour d’autres, ces difficultés constituent la conséquence de ses mauvais choix. Dans tous les cas, la PosteBank est plus que jamais au creux de la vague. Alfred Mabicka saura-t-il rectifier le tir ? Wait and see…