Libreville – Le panel 2 du « Gabon Forum Citoyen » portant sur « croissance pour tous : le développement inclusif est-il possible ? » a donné l’occasion aux exposants d’explorer les mécanismes devant permettre au Gabon d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixé, notamment booster la croissance économique pour réduire le taux de pauvreté à l’orée 2015.
D’entrée, le représentant résident de la Banque Mondiale (BM) au Gabon, Mme Sylvie Dossou Koame a relevé que l’Afrique en général et l’Afrique en particulier ont de bonnes raisons de s’activer pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD).
« Le taux de chômage et la croissance montrent à suffisance qu’il y a encore des efforts à faire pour que cette croissance soit effectivement partagée par le plus grand nombre et se traduise réellement par l’amélioration des conditions de vie des gabonais », a-t-elle déclaré.
En effet, le Gabon, pays « relativement riche », connait une croissance de 6% avec un taux de chômage de 33%. « Malgré une forte croissance, 33% des gabonais vivent en dessous du seuil de pauvreté », a déploré Sylvie Dossou Koame.
Aussi, pour renverser la tendance elle propose quelques pistes, notamment le renforcement des mesures de protection sociale avec les transferts monétaires vers les populations les plus vulnérables. « Le cas du Gabon prouve que la croissance seule ne constitue pas un gage de l’objectif de prospérité partagée », a-t-elle affirmé.
De son côté, le Président de la Chambre de Commerce, d’Agriculture, des Mines, d’Industrie et de l’Artisanat du gabon, Jean Baptiste Bikalou a mentionné la forte propension de l’économie gabonaise à s’appuyer exclusivement sur les matières premières, toute chose qui est loin d’être sécurisant.
« Toute croissance est comme nécessaire, mais pas suffisante au développement inclusif d’un pays. Surtout pour une économie comme celle du Gabon, essentiellement basée sur le secteur d’extraction, qui ne crée pas beaucoup d’emplois, n’enrichit pas le citoyen Lamda », s’est défendu Jean Baptiste Bikalou.
En tant que socle du développement, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ont un rôle prépondérant à jouer dans la lutte contre le chômage et les inégalités sociales criardes. Un avis largement partagé par la Ministre des PME, Madeleine Berre qui a dit ceci : « Nous tenons à renforcer le secteur des PME-PMI, mais il faut préalablement que l’on parvienne à identifier les PME et ceux qui sont capables d’accompagner le développement de manière qualificative ». Un challenge qu’il a promis relever d’ici peu.