L’opposition a communiqué, le 9 octobre courant, ses préalables avant d’engager les populations à prendre part à la prochaine campagne d’enrôlement.
ne semaine après leur rencontre avec le ministre de l’Intérieur, qui les avait invités à prendre part à l’opération de révision du fichier électoral, les partis de l’opposition ont exprimé leur position par rapport à ce projet. «Avant d’engager leurs militants dans une quelconque opération de révision des listes électorales, ils souhaitent une nouvelle rencontre, une rencontre de clarification avec le ministre de l’Intérieur», ont-ils fait savoir. Cette décision, rendue publique le 9 octobre courant à la faveur d’une déclaration à la presse, découle de leur concertation du 8 octobre dernier, au siège du Parti social démocrate (PSD) à Libreville.
Pour les partis de l’opposition, qui se sont «engagés sur l’honneur à ne pas communiquer, pour l’instant, au ministère de l’Intérieur la liste de leurs représentants au sein des commissions d’enrôlement», cette position tient au fait que les modalités arrêtées par la commission paritaire ad hoc, ayant réuni la majorité et l’opposition du 28 janvier au 15 février 2013, qui visaient l’introduction de la biométrie dans le processus électoral, n’ont pas été respectées. Or, a rappelé le porte-parole de l’opposition, «dix points ont fait l’objet d’un accord total» entre les différentes parties «pour garantir de manière définitive la transparence électorale que la classe politique et la communauté internationale souhaitent de tous leurs vœux».
Ces points allaient de l’«élaboration d’un plan média associant l’opérateur technique Gemalto et les partis politiques, et visant à expliquer les mécanismes de fonctionnement de la biométrie» à l’«implication des partis politiques à toutes les étapes, notamment dans le suivi de la traçabilité des mises à jour du système informatique» en passant par l’«organisation d’audiences foraines dans les zones rurales pour permettre à tous les Gabonais de se faire progressivement établir des cartes nationales d’identité».
Plus de deux ans après l’adoption de ces points, rien ou presque n’a été consenti par le gouvernement. «A ce jour, un seul point sur les dix a été acté, c’est-à-dire qu’il a fait l’objet d’un texte réglementaire ou législatif : le passeport qui figure parmi les documents exigibles pour le vote», a noté François Ondo Edou, non sans regretter que des points importants n’aient suscité aucun intérêt de la part du gouvernement, notamment ceux relatifs à l’«usage de la carte nationale comme pièce de référence dans toutes les opérations électorales, suivi de l’original ou de la photocopie légalisée de l’acte de naissance ou du jugement supplétif», ou à la «dotation de moyens supplémentaires au ministère de l’Intérieur pour relancer les campagnes pérennes d’établissement des cartes nationales d’identité à l’ensemble des Gabonais».
Pour l’heure, les partis de l’opposition ont indiqué que «toute formation politique ou tout leader se réclamant de l’opposition qui irait à l’encontre de (leur) démarche, en envoyant des listes au ministère de l’Intérieur ou en demandant aux citoyens gabonais d’aller s’inscrire sur les listes électorales, dans les conditions actuelles, cautionne la fraude en préparation».