Loin d’être le chantage de la part du préfet de la Lolo-Bouenguidi, c’est le message des populations de Popa envers le président de la République, dont le lieutenant-colonel Jean Ngomba Yoga a simplement été le fidèle interprète auprès du délégué national de l’Union des jeunes du parti démocratique Gabon (UJPDG).
Au cours des douze derniers mois de son septennat, le président de la République devra batailler dur pour arriver à obtenir l’assentiment de certains électeurs qui, pourtant, lui auraient toujours garanti une victoire sans concession. Malheureusement ceux-ci se seraient rendus à l’évidence : à l’allure où évoluent les choses, ils n’obtiendront rien d’Ali Bongo Ondimba avant 2016 s’ils ne lui lancent pas un ultimatum. Pour les populations de Popa, le message est on ne peut plus clair : «pas de route avant l’élection présidentielle, pas de vote PDG». Mieux les populations de cette contrée portent leur choix sur les entreprises chinoises, car désappointées par l’attitude de Mika Service qui y aurait retiré tous ses engins parce que l’Etat lui serait redevable.
En effet, le département de Popa, avec plus de 1800 âmes, pour la majorité des personnes âgées, est une localité totalement enclavée, coupée du pays. Il n’y a pas de route pour accéder à cette ville dont les populations vivent du strict minimum faute d’infrastructures sanitaires, scolaires, sociales… «Nous craignons le dépeuplement de ce village au sein duquel la jeunesse ne trouve pas son compte, quoiqu’il dispose des avantages touristiques. Les populations là-bas ne veulent pas entendre parler de la politique», a déclaré le lieutenant-colonel Jean Ngomba Yoga, préfet de la localité. Exhortant, «ce message je vous en prie, vous voudriez bien le transmettre à monsieur le président de la République, pour qu’avant l’élection présidentielle de 2016, on y envoie une société pour commencer les travaux de cette route».
Ce mal-être n’est pas spécifiques à la ville de Popa, il concerne plusieurs autres départements de l’Ogooué-Lolo.
