Réunis autour du président de la République pour leur tout premier Conseil des ministres, dans la journée du mercredi 19 février 2014, les membres du nouveau gouvernement, dirigé par Daniel Ona Ondo, sont revenus sur la situation politique, économique et sociale du pays. Toute choses qui ont conduit, au terme des travaux, à l’adoption de plusieurs projets de décrets et d’ordonnances.
Pour son tout premier Conseil des ministres avec le gouvernement dirigé par le Pr Daniel Ona Ondo, Ali Bongo et les 32 détenteurs de portefeuilles ministériels qui ont la charge de porter la politique de l’émergence jusqu’en 2016 ont porté un regard pour le moins inquiet sur la situation économique, sociale et politique du pays ces derniers temps. Une situation qui, aux dires de certains responsables de l’administration publique et privée, est des plus préoccupantes, notamment sur le plan économique. Ce qui a contraint le gouvernement en place à l’action par la poursuite des réformes et l’adoption de divers projets de décrets et ordonnances.
Ainsi, au nombre des projets de textes législatifs et réglementaires, le Conseil, dans l’objectif de venir à bout du phénomène grandissant de la pauvreté et de la précarité dont certains hommes politiques du pays n’ont découvert l’existence que récemment, a dit devoir mettre en place, pour les mois à venir, plusieurs structures. Les premières, amenées par le ministère de la Promotion des investissements, des Infrastructures et de l’Aménagement du territoire, concernent la création du Haut conseil pour l’investissement (HCI) et la création d’une réserve foncière dans la ville de Mounana au sud du Gabon (Haut-Ogooué), ainsi qu’une servitude d’assainissement à La Sablière, dans la nouvelle commune d’Akanda au Nord de Libreville, pour le traitement des eaux usées.
Si le premier projet de décret «a pour mission d’une part, de créer un cadre de concertation et de dialogue public-privé et d’autre part, d’impulser des actions en vue de promouvoir et d’assainir l’environnement des affaires, en définissant les priorités pour le développement du secteur privé», le second quant à lui est, indique le communiqué final de ce Conseil des ministres, également «d’utilité publique» ; car ayant un lien avec la sécurité et la santé des populations de la commune d’Akanda, en plus de la réappropriation par l’Etat du domaine détenu par le groupe nucléaire Areva, il y a plus de 40 ans, pour ce qui est de Mounana.
Sur un tout autre plan, le conseil des ministres a approuvé le projet d’ordonnance autorisant l’Etat gabonais à contracter un emprunt de 40 milliards de francs CFA, auprès de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC). Un nouvel emprunt qui n’est pas pour infirmer la rumeur selon laquelle «les caisses de l’Etat sont vides». Pour l’heure, l’on se contente d’indiquer que «le produit de cet emprunt est destiné au financement du Plan dit complet de réinstallation, en abrégé « PCR » des populations affectées par le projet d’aménagement des trois bassins versants de Gué-Gué, Lowé-IAI et de Terre Nouvelle» de Libreville.