résenté à l’occasion de la réunion des ministres de la communauté financière africaine à Paris, en présence du ministre français des Finances, le rapport annuel sur l’économie de cette zone monétaire est plutôt satisfaisant. Quelques inquiétudes subsistent toutefois.
Alors que de nombreux économistes africains questionnent de plus en plus l’importance et l’impact du franc CFA sur le développement du continent, le dernier rapport annuel sur l’économie de la zone laisse entrevoir de beaux jours pour cette monnaie. Présenté le 2 octobre dernier à l’occasion de la réunion des ministres de la zone franc à Paris, ce rapport indique que «dans un contexte économique mondial de croissance modérée, fragile et hétérogène, les performances économiques des pays de la zone franc en 2014 ont été plutôt favorables», rapporte l’AFP.
Selon le rapport, qui prend en compte la France et les quinze pays africains que compte cette zone monétaire, les économies des différents constituants de la zone franc ont plutôt bien résisté, notamment en Afrique, où l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA : Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) a enregistré une croissance de 6,5%, en sensible progression. Et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest prévoit une croissance de 6,7% dans l’UEMOA. Pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), les résultats en 2014 sont appréciables. Dans cette région, l’économie a effectué un «rebond substantiel», avec une croissance de 4,7%.
Toutefois, avec une croissance en baisse de 2,1%, la région des Comores apparaît comme le point faible de la zone, qui fait face à une accentuation de la baisse des prix du pétrole. Le rapport indique en revanche que «la situation se révèle plus difficile pour les pays exportateurs de la Cemac». Et, selon les prévisions de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), «la croissance de l’activité devrait se tasser significativement en 2015, à 2,8%». À en croire l’AFP, ce rapport met également en garde contre plusieurs «risques baissiers», comme la «poursuite de la baisse des prix des matières premières et du pétrole», le «durcissement des conditions globales de financement», les «aléas climatiques et sanitaires» et «les risques géopolitiques, très élevés dans la zone sahélienne, et ceux liés à la transition politique dans certains pays».
De même, le document, qui note qu’en 2014 les pays de la zone franc ont «continué d’enregistrer des déficits budgétaires persistants», révèle que pour l’UEMOA, il s’est établi à 3,4% du PIB. Pour les auteurs, c’est une évolution qui «reflète en partie la poursuite des programmes d’investissement, mais aussi un certain relâchement dans la maîtrise des dépenses courantes». Quant au solde budgétaire agrégé au niveau de la Cemac, l’on rapporte qu’il revient à 1%, en raison de «la baisse des dépenses, (quand) le recul de l’ensemble des recettes d’origine pétrolière, a été pour une bonne part compensé par une augmentation des recettes non pétrolières».