Des policiers qui dégonflent ou percent les roues de véhicules, certes mal stationnés autour d’une mosquée : l’inédit et déplorable moyen de coercition du Groupe d’intervention de la Police nationale déployé à Port-Gentil.
Le spectacle était ahurissant tout dernièrement aux alentours de la mosquée de Port-Gentil. Au sortir de la prière, les fidèles ont retrouvé leurs véhicules avec des enjoliveurs arrachés ou cassés, des pneus dégonflés ou simplement percés à l’aide d’objets contondants. Les auteurs de ces actes ne sont pas de vulgaires voyous. Loin s’en faut. Il s’agit malheureusement des agents du Groupe d’intervention de la Police nationale déployés dans la capitale économique depuis plusieurs mois déjà.
On peut comprendre que les policiers soient irrités par le stationnement anarchique observé aux alentours de la mosquée les jours de prière et particulièrement le vendredi. Mais cela ne justifie pas les actes dignes de petits délinquants posés par ceux-ci. Ce d’autant plus que le législateur a prévu des textes définissant puis réprimant le stationnement abusif. Il y a par ailleurs, au niveau des Forces de police, des agents dont le rôle est de constater ce genre d’infractions et d’agir en conséquence.
Au sortir de la mosquée, les fidèles, visiblement choqués par ce spectacle n’ont pas caché leur colère. Certains ont même déclaré leur intention d’ester en justice contre les auteurs de ce vandalisme perpétré en plein jour sous le regard médusé des badauds. «C’est vraiment incroyable. Tout le monde nous dit que ce sont des policiers qui passaient à bord de leur véhicule qui se sont arrêtés pour nous dégonfler les pneus. Comment allons-nous à présent faire pour déplacer nos véhicules ? Ce sont des actes qui ne sont pas dignes de gens censés mettre de l’ordre dans la ville», s’est indigné un fidèle.
Diffusées dans les chaînes de télévisions locales, les images de ces automobiles vandalisées par des policiers continuent d’alimenter les conversations dans la ville. Toute chose qui ne fait que renforcer le sentiment d’insécurité, lequel paradoxalement s’est aggravé avec l’arrivée en masse de ces agents dans la ville.