L’ancien Premier ministre d’Omar Bongo Ondimba de 1999 à 2006, Jean François Ntoutoume Emane, ancien éminence grise du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) livrera une déclaration politique à sa résidence le vendredi prochain à 14 heures précises, indiquent des sources concordantes.
Le contenu de cette sortie politique n’est pas encore connu mais la toile s’anime déjà. Les partisans de l’opposition, plus actifs sur le Net que ceux du pouvoir, imaginent sinon annoncent déjà le départ du vieux de son parti qu’il a tant aimé et servi.
Les autres estiment qu’il quittera le PDG sans basculer dans l’opposition. Une posture qui lui permettrait de peser en 2016, lui qui n’a jamais digéré son éviction de la liste des candidats investis par le parti au pouvoir lors des dernières élections locales. Jacky mille encyclopédies (comme il aime se faire appeler) avait ardemment souhaité se succéder à lui-même à la tête de la mairie de la capitale, la plus grande agglomération du pays. Ce camouflet, ourdi, selon lui, par ses proches, l’a précipité à la retraite qu’il n’a pas souhaitée.
Les partisans du pouvoir, peu bavards sur la question, estiment que le « chérif » du 5ème arrondissement veut se signaler au pouvoir qui a semblé l’oublier malgré ses beaux et loyaux services. Jacky lorgnerait le poste de président du Conseil économique et social (CES) laissé vacant par Paul Biyohe Mba, promu au gouvernement. Les deux hommes ont la particularité d’être des hauts cadres d’ethnie Fang de l’Estuaire. Ali Bongo Ondimba qui a voulu ignorer cette considération ayant contribué à la longévité au pouvoir de son père Omar Bongo Ondimba (1967-2009) est devenu plus sensible à la question.
Mais le fait que Ntoutoume Emane n’ait pas réservé une salle dans un grand hôtel de la place pour faire cette rentrée politique laisse penser à un schéma identique à celui emprunté par Didjob Divungi Di Ndinge ou de René Ndemezo’o Obiang qui avaient avant lui annoncé leur rupture avec le pouvoir depuis leur résidence privée.