A la faveur d’une conférence de presse, le 18 février au siège de l’Union nationale (UN) à Libreville, des jeunes se réclamant de l’opposition gabonaise ont déclaré avoir décidé de rompre avec l’état d’engourdissement dans lequel ils étaient. Ils veulent désormais prendre part au débat politique, économique, et social ainsi qu’à la construction du Gabon démocratique.
Refusant de se complaire dans la passivité au tour de laquelle, ils disent pour la plupart avoir été maintenus par le système au pouvoir, les jeunes opposants gabonais, ainsi qu’ils se nomment eux-mêmes, ont décidé, par la voix de Ghislain Le-Doux Mbovoue Edou et Firmain Ollo Obiang, de s’arracher à l’apathie née de l’inexistence des politiques publiques en faveur de la jeunesse gabonaise.
«La nécessité d’avoir une nouvelle vision de développement s’impose. Et cela n’est possible que si nous prenons nos responsabilités dans l’esprit de l’unité et de l’amour de la patrie. L’heure n’est plus aux discours de découragement, mais plutôt à l’espoir», ont-ils estimé.
Ce sentant concernés et impliqués au même titre que les autres Gabonais ayant réagi avant eux, ces jeunes de l’opposition gabonaise, ont saisi la tribune qu’ils se créée pour se prononcer sur la récente «sortie événement» de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, chez les Souverainistes, et lui rendre un vibrant hommage quant à l’acte de rupture qu’il a posé envers le pouvoir en place.
Pour cette nouvelle dynamique qui se crée au sein de la jeunesse gabonaise, dire que le Gabon se porte bien aujourd’hui, reviendrait à avoir une très mauvaise lecture de la situation politique, économique, et sociale du pays. Les démissions, depuis 2009, des grandes figures du Parti au pouvoir démontreraient selon ces derniers «la justesse de leurs propos». Convaincus que d’autres grandes personnalités du PDG ne partagent plus la manière dont les affaires publiques sont gérées actuellement, ces jeunes opposants n’ont pas hésité à émettre une invite aux potentiels dissidents à les rejoindre dans leur combat pour l’alternance démocratique.
«Le PDG veut nous faire croire que ceux qui ont occupé de hautes fonctions dans l’administration gabonaise, avec de bons profils, et qui ont démissionné pour des raisons de dignité humaine, ne sont plus bien placés pour critiquer l’action du gouvernement. Quelle incongruité ?! Quand on sait aujourd’hui que les actuels présidents du Sénégal et du Mali ont été les militants de première heure dans les partis politiques de leurs prédécesseurs. Cela témoigne le degré de démocratie de ces Etats», ont-ils déclaré. Et de conclure, «nous invitons d’autres compatriotes qui hésitent à prendre leur courage de quitter le PDG, afin d’être en phase avec leur conscience. Car par cet acte ils privilégient l’intérêt de la nation».