Si au terme de la 20è édition de la conférence Mining Indaba, de nombreux pays africains ont émis quelques inquiétudes au sujet du manque d’infrastructures et des difficultés liées au financement du secteur minier, pour le Gabon, également présent à ce rendez-vous annuel, l’espoir demeure. En témoigne, l’engouement suscité par les professionnels du secteur, lors des expositions et des réunions de travail.
Depuis ces derniers mois, et davantage au début de l’année en cours, le Gabon s’est lancé dans une communication intensive visant, selon les autorités du ministère des Mines, la valorisation de ce secteur sur le plan continental et international. Ainsi, ayant pris part à la 20e session annuelle du Mining Indaba, tenue à cape Town en Afrique du sud du 3 au 6 février 2014, le pays a pu entretenir les opérateurs et les banquiers sur le modèle gabonais en termes d’exploitation des ressources minières et notamment du nouveau Code des mines.
Ainsi, en visite de travail en Afrique du sud au début du mois de février, le ministre gabonais des Mines, Régis Immongault en est revenu plutôt confiant quant à l’avenir du secteur minier national. En effet, si pour le membre du gouvernement qui a récemment accordé un entretien au quotidien L’union, le 17 février 2014, «le pays sera au rendez-vous du Gabon industriel» souhaité par le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), c’est que des stratégies sont désormais mises en place. La principale, selon Régis Immongault, «passe par un attrait des opérateurs internationaux, afin de valoriser ce potentiel remarquable» dont bénéficie le Gabon. De même, une nouvelle politique de mise au point d’infrastructures est en cours d’élaboration avec les différents partenaires, d’autant plus, indique le ministre, que «les infrastructures sont un défi majeur pour le Gabon» dans ce domaine.
«Pour pouvoir renforcer l’économie nationale, il faudrait avoir des ports qui marchent, de l’énergie disponible sur l’ensemble du territoire national. Certes, le volet infrastructures nécessite des moyens lourds et un temps considérable pour pouvoir construire tout cela», a indiqué Régis Immongault, tout en espérant une accélération des signatures de partenariats publics-privés, nécessaires à la réalisation des infrastructures escomptées pour l’exploitation des gisements tel que celui de Belinga qui, au cours de la conférence Mining Indaba, a constitué une partie importante de l’intervention des représentants gabonais à Cape Town.
Sur la question du nouveau Code minier gabonais, Régis Immongault indique que le pays «a tenu compte des problèmes qui existent ailleurs, comme au Canada ou en Australie». Aussi, a-t-il relevé : «En plus de la responsabilité environnementale, le Code minier met en exergue les aspects de responsabilité sociétale des entreprises. Il faudrait pas qu’une compagnie puisse évoluer dans une localité sans que l’on ne voit de retombées au bénéfice des populations et de leur bien-être collectif.»
Les autorités gabonaises sont donc confiantes quant à l’avenir du secteur minier dans le pays, bien que la part d’implication des nationaux dans ce secteur reste encore infime. Selon le ministre gabonais des Mines, une voie est ouverte pour les sous-traitants nationaux intéressés. Mais, selon lui, «il faudrait que les opérateurs nationaux associés aux différents marchés de sous-traitance puissent intégrer que la création et la gestion d’une entreprise fait appel à des qualités, à une rigueur pour assurer la compagnie cliente.»