Amené à réagir aux accusations de malversations financières contre Serge Maurice Mabiala, l’ancien ministre de l’Education nationale n’a pas manqué de titiller et d’appeler le président de la République à décrypter «les signes divins», pour éviter l’explosion du PDG.
Réagissant, la semaine écoulée, à l’arrestation puis la détention de Serge Maurice Mabiala, Michel Menga, membre du courant «Héritage et Modernité», est apparu un brin provocateur voir menaçant à l’égard de son propre parti politique. A l’instar de ses compagnons, il a livré son sentiment sur le fond et la forme de cette affaire, envoyant un message sibyllin à Ali Bongo, accusé de ne pas faire grand cas des signes annonciateurs d’un échec à venir pour le Parti démocratique gabonais (PDG). «N’en déplaise à certains, si le président de la République est au pouvoir aujourd’hui, c’est parce que Dieu l’a voulu à une période donnée», a lancé l’ancien ministre de l’Education nationale, le 25 septembre dernier. Si ce propos, plutôt lourd de sens, peut paraître provocateur et jeter un doute sur ses rapports avec le «distingué camarde», le courant «Héritage et Modernité» a tenu à mettre Ali Bongo face à ses responsabilités, non sans prédire le pire au PDG. «Le président de la République doit également prêter attention aux signes que Dieu lui envoie, au risque que nous allions droit dans le mur», a poursuivi le député de la Noya.
Visiblement convaincu que la mise aux arrêts de Serge Maurice Mabiala est motivée par «des raisons politiques voire politiciennes, du fait de (son appartenance) au rassemblement Héritage et Modernité», Michel Menga a fait savoir que le principal objectif ce courant n’est pas d’engager un bras-de-fer avec l’exécutif ou d’autres membres du PDG. «Il s’agissait simplement d’un certain nombre de propositions de réformes pour le parti qui, comme tout autre, est appelé à évoluer. Mais, plutôt que d’engager des discussions avec nous, certains tentent de nous intimider, ce qui n’augure pas des lendemains prometteurs pour notre parti», a-t-il laissé entendre.
S’il apparaît pour certains que «l’affaire Mabiala» n’est en rien une affaire politique, ainsi que le soutiennent les membres d’«Héritage et Modernité», il n’en reste pas moins que la gestion de ce dossier a quelque peu été maladroite, au regard du non-respect des procédures en matière d’interpellation. Pour «Héritage et Modernité», qui semble nier le fait que la saisine ait été introduite par la direction générale des Impôts (DGI), les fautes relevées dans l’interpellation apparaissent de plus en plus comme la seule bouée de sauvetage de l’accusé. Et la menace d’une détérioration du climat au sein du PDG voire d’«un naufrage collectif du parti» apparait également comme la seule carte entre les mains des frondeurs qui, à défaut d’avouer l’absence d’une réelle stratégie de contre-attaque, multiplient les déclarations et ne manqueront pas bientôt de se résoudre à battre en retraite. C’est du moins le sentiment de certains observateurs selon lesquels «le PDG est une bien trop grosse machine pour ce groupe d’individus visiblement incertains de leur propre démarche».