Après un avertissement lancé il y a deux semaines, les agents de l’Union gabonaise de banque (UGB) sont officiellement entrés en grève pour fustiger le non-paiement de certaines primes et le mauvais traitement du personnel national.
Après le «mouvement d’humeur d’avertissement», lancé le 9 septembre dernier à Libreville, place à «l’arrêt complet d’activités au sein de toutes les structures du pays». C’est le mot d’ordre donné par le syndicat des agents de l’Union gabonaise de banque (UGB), le 22 septembre dernier, après avoir fait le constat de la non-prise en compte du dialogue, de la conciliation et surtout des revendications du personnel par les principaux responsables de la boîte. Le coup de colère et l’arrêt momentané des activités n’ayant pas connu l’effet escompté, les agents ont décidé de passer à la vitesse supérieure, en lançant une grève dite illimitée, non sans consentir à assurer un service minimum. Motif de la grogne : le supposées injustices dont serait victime le personnel.
A en croire les agents, l’administrateur-directeur général n’aurait rien fait pour apaiser les tensions qui couvaient depuis ces derniers mois au sein de l’entreprise. Pis : il aurait contribué, par son immobilisme, à les exacerber. Au nombre des griefs qui lui sont faits, le retard pris dans le paiement des primes des 13e et 14e mois, consacrées par les textes en vigueur. Concrètement, les agents disent ne plus avoir touché ces primes depuis cinq ans. Une situation qui ne semble pas gêner les responsables, accusés pour la plupart de traiter le personnel gabonais avec mépris. Surtout depuis l’arrivée, en 2008, du groupe marocain Attijariwafa Bank. Les agents disent être en face d’une sorte de «marocanisation progressive» de la banque, au détriment de l’expertise locale. «Ils nous traitent comme des sujets. Ils manquent de respect pour les cadres gabonais», a récemment confié un des agents au site Gabonactu.
Si cette situation a été portée à l’attention de la présidence de la République par le biais d’une correspondance en août dernier, sans qu’aucune réaction n’ait été enregistrée jusque-là, les agents grévistes disent avoir démarré une discussion avec le ministre du Travail le 22 septembre dernier, bien que l’assemblée générale du personnel ait décidé de la poursuite de la grève jusqu’à satisfaction totale des revendications.