Au fur et à mesure que l’on approche de la date fatidique pour ainsi désigner celle à laquelle est prévue l’élection présidentielle au Gabon, les clans politiques dont le Parti démocratique gabonais, PDG, au pouvoir se déchirent, offrant un spectacle nauséabond aux populations qui ont de plus en plus de mal à croire que ces hommes sont mus par le véritable désir de servir la République. Mais c’est là, croyons- nous, un tout autre problème, intéressons- nous au central qui est celui de la place du parti au pouvoir sur l’échiquier.
Comme ils tirent les uns sur les autres à boulets rouges, ces pédégistes que l’on savait divisés, mais pas jusqu’au point d’organiser et de faciliter la mise aux arrêts d’un des leurs, en l’occurrence un membre du Bureau politique de la formation politique au pouvoir, une première dans l’histoire du pays.
Le cas Mabiala fera à coups sûrs école dans ce petit pays d’Afrique centrale où l’on a toujours prôné en dehors de la solidarité gouvernementale, celle d’avec les « camarades », entendez les gens du même bord politique.
Qu’ont-ils à gagner ces pédégistes qui ont cru bon de saper le moral de leurs militants du moins ceux de la Ngounié, province à laquelle appartient l’infortuné ancien ministre de la Fonction publique que l’on considérait jusque dans un passé récent, malgré son débarquement de l’équipe gouvernementale, comme l’un des proches du président Ali Bongo Ondimba, sauf à croire qu’il n’en compte pas parmi ceux qui l’affublent du titre de distingué camarade président.
Est- on dans une logique qui voudrait que l’on ait des appuis non pas seulement dans le parti au pouvoir où des têtes semblent ne plus du tout suivre la ligne surtout par ces temps de démagogie trop prononcée, ce pourquoi, les camarades de la « première heure » peuvent compter peu aujourd’hui ?
Une question qui en appelle d’autres
Mais, que deviendrait le grand Parti de masse autrefois rouleau compresseur tel que définit en tout cas par l’un des pères fondateurs encore en vie, Docteur Eloi Rahandi Chambrier, s’il ne savait plus compter avec ses hommes d’abord.
On peut penser qu’il rame là à contre- courant quand on sait qu’il faut d’abord créer les conditions de la réussite en son propre sein avant que de tenter aller convaincre ceux d’un autre bord politique de vous suivre, la cooptation, l’achat des consciences et même la corruption ne marchant pas dans tous les cas, l’histoire nous l’apprend, y’ a qu’à être attentif !
Alors que l’on pensait les mouvements « Mogabo » et « Héritage et Modernité » enterrés, voilà qu’ils renaissent apparemment à la faveur de la disgrâce de l’ex- ministre Mabiala puisque l’on nous apprend dans le journal « Le Temps » que la guerre est désormais ouverte entre les deux tendances qui s’opposent sur la question du rapprochement d’avec le chef de l’Etat et du profito- situationnisme des uns et des autres.
Et quand l’on apprend également par le même journal qu’Alexandre Barro Chambrier pourrait bénéficier de l’appui de pédégistes pour être porté à la candidature du parti, n’est- on pas là face à une sorte de scénario catastrophe, car on est là devant une situation de confusion qu’il sera difficile à gérer si les choses en restaient évidemment là.
Et pourtant conscients des risques encourus !
Comment dans cette atmosphère aller affronter des femmes et hommes qui fourbissent leurs armes dans le but de susciter l’alternance dans leur pays ? Dire que s’il y’a des choses que l’on peut à juste titre reprocher au pouvoir actuel, c’est la lenteur observée jusqu’ici dans la mise en musique du projet de société du président Ali Bongo Ondimba « l’Avenir en confiance ».
En abordant 2016 en rangs dispersés, le PDG croit- il mieux faire ou se saborde-t-il tout simplement ? Le PDG croit- il que c’est seulement avec les émergents, alors qu’il est au pouvoir et qu’il doit au contraire faire en sorte que de plus en plus de gabonais le suivent, qu’il pourra s’offrir à nouveau le palais de la présidence de la République ?
Il est croit- on savoir heure de ratisser large, car le temps presse et le camp au pouvoir n’a pas droit à l’erreur en même temps qu’il a des comptes à rendre sur la gestion de la chose publique depuis 2009, une question épineuse sur laquelle l’attend la population. Il est temps que les pédégistes méditent peut- être sur cette maxime bien de chez nous : « tant va la cruche à l’eau qu’elle finit par se casser ».