LIBREVILLE – Lorsqu’un artiste reprend, dans son maxi-single, une chanson qui rappelle les rassemblements au clair de lune au village, en est-il réellement l’auteur ? Les critères d’attribution des droits d’auteur pour éviter l’amalgame. Dans leur combat qui consiste à mettre en place une vraie société de droits d’auteur, un certain nombre d’artistes gabonais se heurtent à beaucoup d’écueils. Ils sont notamment accusés de ne pas être les vrais auteurs de leurs chansons.
Des voix s’élèvent pour dire qu’ils sont moins auteurs qu’interprètes et devraient, dans ce contexte, bénéficier des droits d’interprètes plutôt que des droits d’auteur. En effet, bon nombre de chansons et de rythmes joués par nos musiciens sont issus du patrimoine ancestral. Lorsqu’un artiste reprend, dans son maxi-single, une chanson qui rappelle les rassemblements au clair de lune au village, en est-il réellement l’auteur? Un musicien qui accompagne ses paroles sur les rythmes ancestraux comme l’Ikoukou, l’Elone, le Minfoung, le Laka, le Mbouanda, le Bilombo, l’Ozila, l’Ekunda, le Malamu, le Mabumi ou le Gaulle peut-il se prévaloir d’avoir mis sur le marché une œuvre inédite? Celui qui a popularisé un rythme, un air ou une chanson ancestrale peut-il être considéré comme un auteur-compositeur de son œuvre?
Un musicien qui a sorti son album à partir des chansons populaires, doit-il postuler pour les droits d’auteur ? Autant de questions qui méritent une mûre réflexion. En revanche, il y a le ‘’ Djaze’’, qui est, à ce qui semble, une œuvre originale et récente par rapport à l’Ingwala ou l’Eko, dansés depuis longtemps. Les critères d’attribution des droits d’auteur doivent être revisités pour éviter l’amalgame.