Convoqué avec la sélection du Gabon pour les éliminatoires de la CAN 2017 début septembre, Denis Bouanga avait finalement fait défaut aux Panthères. Absence qui avait été critiquée par une partie des fans gabonais et sur laquelle est revenue le milieu de terrain de Lorient.
Auteur d'un bon début de saison sous les couleurs de Lorient, où il a été élu joueur du mois par les fans, Denis Bouanga était la surprise de Jorge Costa, qui l’a convoqué avec le Gabon pour la 2e journée des éliminatoires à la CAN 2017, début septembre. Une sélection qui a fait couler beaucoup d’encre, le milieu de terrain ayant décliné l’appel du sélectionneur. Dans un entretien avec footu21, le jeune Merlu est revenu sur les raisons de sa défection.
"Je suis né en France, mais mon père est Gabonais. Je ne suis jamais allé au Gabon. J’ai déjà eu des contacts avec la Fédération, mais j’ai toujours renvoyé vers mon agent et mes parents", a-t-il révélé. "Ma sélection, je l’ai apprise par le club, je n’étais pas du tout au courant avant cela. C’est sûr que ça m’a fait plaisir. Mais après un moment de réflexion je me suis dit qu’il valait mieux attendre. Je n’avais fait que deux matches avec Lorient avant d’être convoqué. Je n’ai pas refusé la sélection, j’ai juste fait savoir que je voulais me concentrer sur mon club pour l’instant."
Salut Denis. Quatre matches dont trois comme titulaire, un but : ton début de saison avec Lorient est plutôt pas mal non ?
Oui, c’est vrai. Je ne m’attendais pas trop à ça, je m’imaginais plutôt me battre pour tenter de gratter du temps de jeu, faire des petites rentrées. Mais le coach a décidé de me faire directement confiance. Les matches amicaux de l’été m’ont permis de me montrer, je sentais que je commençais à gagner peu à peu cette confiance. Mais il ne faut se relâcher, pour que les bonnes choses continuent à arriver.
Ton parcours est quelque peu improbable : tu es la preuve que dans le football tout peut aller très vite…
Je ne m’imaginais pas passer de la DH à la Ligue 1 en à peine un an, c’est clair. En fait j’ai commencé aux Sommes, un club dans la Sarthe. Le Mans m’a repéré quand j’avais 17-18 ans. J’ai fait deux ans là-bas, en U19 Nationaux, mais ils ne m’ont pas gardé. Je ne sais pas pourquoi ça n’a pas marché au Mans, on faisait confiance à d’autres joueurs et j’étais un peu mis de côté. Mais je n’ai trop à le regretter (sourire). Je suis alors parti à Mulsanne, en DH. Franck Haise, l’entraîneur de la réserve de Lorient, nous a repérés avec mon petit frère, avec qui je jouais à Mulsanne et on a rejoint tous les deux Lorient l’été dernier. J’ai commencé en CFA, puis j’ai gravi petit à petit les échelons, jusqu’à signer mon contrat professionnel et jouer avec les professionnels.
A 18 ans en DH, tu ne t’es pas dit que ta chance de percer dans le football était passée ?
Je n’ai jamais rien lâché. Même quand j’étais en DH après être parti du Mans, je croyais encore en mes chances. Quand je suis arrivé à Lorient, je me suis dit que j’allais mettre toutes les chances de mon côté pour percer. Devenir pro, c’est l’objectif de tout joueur de foot. Après c’est clair que c’est allé très vite, je ne m’y attendais pas du tout.
« Je n’ai pas refusé la sélection »
Tu as évoqué ton petit frère, Didier, qui a aussi signé à Lorient avec toi l’été dernier. Le fait d’être à deux est-il est atout important ?
On s’aide tous les deux depuis le début de notre carrière. Il joue avec la CFA cette saison, mais on a longtemps évolué ensemble : il était surclassé en Seniors en DH à Mulsanne. Là il revient tout juste de blessure. On habitait ensemble au début à Lorient, mais là on a désormais chacun notre appartement. La séparation n’a pas été trop difficile, ça va (rires).
Quels souvenirs gardes-tu de tes premiers pas en Ligue 1, contre le PSG la saison dernière ?
Dans la semaine, j’avais fait mes débuts avec les pros contre Evian-Thonon-Gaillard, en Coupe de la Ligue. Après ce match, je pensais retourner en réserve. Mais le vendredi, le coach m’a demandé d’assister à l’annonce du groupe pour le match face au PSG et il a dit mon nom. Ça me faisait déjà plaisir d’être au moins sur le banc. Mais rentrer… Là, ça allait très, très vite (rires). J’ai eu l’impression d’avoir joué un match de 90 minutes alors que je ne suis rentré que pour 10 minutes. Marco Verratti m’avait impressionné sur ce match. Il était remplaçant au début et quand il est rentré tout a changé, il a délivré directement une passe décisive. J’ai eu quelques ballons, je pense que ça ne s’était pas trop mal passé pour une première. Même si je me suis rendu compte qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire pour s’installer au plus haut niveau.
Pour finir, un petit mot sur ta récente convocation en équipe nationale du Gabon, à laquelle tu as finalement dit non ?
Je suis né en France, mais mon père est Gabonais. Je ne suis jamais allé au Gabon. J’ai déjà eu des contacts avec la Fédération, mais j’ai toujours renvoyé vers mon agent et mes parents. Ma sélection, je l’ai apprise par le club, je n’étais pas du tout au courant avant cela. C’est sûr que ça m’a fait plaisir. Mais après un moment de réflexion je me suis dit qu’il valait mieux attendre. Je n’avais fait que deux matches avec Lorient avant d’être convoqué. Je n’ai pas refusé la sélection, j’ai juste fait savoir que je voulais me concentrer sur mon club pour l’instant.