Michèle Berekyah et Monk-e1, originaires du Canada, animent des ateliers de slam et de graffiti, en prélude à un festival qui se tiendra à Libreville.
Inspirée par son frère Monk-e1, slameur et tagueur de renom, Berekyah a lancé le festival Fro «les Fondations reposent sur les origines», qu’elle organise depuis quatre ans. Un festival culturel axé sur l’art et l’échange culturel. Trois éditions ont déjà eu lieu à Montréal au Canada et une autre en Guyane française. Cette année, en collaboration avec la chanteuse gabonaise Naneth, une nouvelle édition aura lieu au mois de décembre prochain à Libreville.
La présence de Berekyah et de Monk-e1 au Gabon entre donc dans le cadre des préparatifs de ce rendez-vous qui enregistrera la participation de plusieurs pays. Dès à présent, les organisateurs s’attèlent à communiquer et former, via des ateliers, des slameurs gabonais. Un spectacle a même déjà été monté et présenté, sur le plateau de Gabon télévision, le 16 septembre courant. Monk-e1 et quelques jeunes graffiteurs de l’Ecole d’art et manufacture (Enam) ont également donné des couleurs aux murs extérieurs du ministère de la Culture.
En décembre prochain à Libreville, Berekyah et ses compagnons seront appuyés par d’autres artistes dans leur entreprise d’initiation des jeunes Gabonais aux cultures urbaines. Il s’agira de leur permettre de s’autonomiser et de vivre pleinement de leur art. Des ateliers de slam, de danse, de graffiti ainsi des conférences seront animés. Les formations se feront à tous les niveaux de la chaine. Des spectacles seront montés. Les ateliers seront repartis sur cinq sites: Libreville, Bongolo, Lambaréné, Port-Gentil, Mayumba afin de permettre au plus grand nombre de jeunes de bénéficier de cette formation et de ces échanges. L’on enregistrera également une exposition et un grand concert avec des artistes locaux et internationaux. «Il s’agit pour nous de construire ce qui nous inspire et ce qui nous fait rêver et pour cela une coalition de 13 artistes de différents pays sera présente à Libreville. Ils viennent de France, du Canada, de Guyane française et de Belgique», a expliqué la fondatrice de Fro, rappelant qu’il s’agit «d’animer la ville, de le faire avec l’art, de faire entendre ces artistes merveilleux, talentueux et de leur donner une certaine visibilité à travers ces actions, mais surtout de célébrer les origines et les apports de chacun». «La mondialisation est autant économique que culturelle. Le monde tend à laisser derrière tout ce qui le rend diffèrent. Chaque culture, chaque origine a contribué à l’humanité et chaque culture est une clef. Fro est née de cette idée selon laquelle chacun devrait célébrer et être fier de ce qu’il est, de ce qu’il apporte et qu’on apprend autant des peuples autochtones que des peuples asiatiques. C’est à travers l’art que l’on parle de tout cela, célèbre et redonne une place à des instruments ancestraux, à des traditions pour que nous ne mourrons pas. Les jeunes slameurs seront donc accompagnés de divers instruments de musique», explique Michèle Berekyah, la fondatrice du Festival Fro.