Le Gabon connait une croissance économique stable depuis 5 ans, selon le dernier rapport du cabinet d’intelligence économique Oxford Business Group (OBG) publié au mois de septembre courant.
Selon le cabinet d’intelligence économique, cette croissance est due à la diversification de l’économie nationale. « En 2014, le pays a dû faire face a plusieurs défis. Le pétrole, fer de lance de l’économie du Gabon, continue de représenter la moitié des recettes de l’État et environ 80% des recettes d’exportation. L’absence de nouveaux gisements, la baisse de la production ainsi que la réduction de moitié des prix du pétrole au cours de l’année écoulée, ont freiné les perspectives à court terme. Les autorités s’orientent davantage vers une diversification économique dans le cadre du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), tout en cherchant à développer d’autres sources de croissance, afin de réduire leur dépendance sur les exportations de pétrole », souligne notre source.
Andrew Jeffreys, PDG d’Oxford Business Group, estime que « le Gabon dispose de ressources naturelles diversifiées, le foncier y est accessible, et les gabonais jouissent d’un fort pouvoir d’achat. Cela ne veut pas pour autant dire que tout est parfait. » Malgré la baisse des prix du pétrole, « le pays reste très attractif pour les investissements étrangers. Le ralentissement des recettes d’exportation aura certainement un impact sur les dépenses du gouvernement à court terme, mais pour les investisseurs qui misent sur le long terme, les avantages restent évidents » conclut-il.
Pour Madeleine Berre, ancienne présidente de la Confédération Patronale Gabonaise et ministre du Commerce « La réforme fiscale est fondamentale pour encourager cette diversification économique. Il faut promouvoir l’entrepreneuriat et renforcer l’investissement dans l’éducation, l’innovation, l’agriculture et la santé. Le principal défi est de réaliser des réformes audacieuses et modernes.»
Le rapport révèle aussi qu’en dépit du contexte économique difficile, le secteur bancaire a pu maintenir sa stabilité sur le long terme grâce entre autres, à l’introduction des services bancaires mobiles et l’augmentation de la coopération inter-bancaire. Quant au secteur de l’assurance, il a augmenté de 3,3% en 2014, principalement grâce au rebond d’activité dans l’industrie et les infrastructures.
La baisse du prix du pétrole a incité le gouvernement à effectuer des révisions budgétaires. Ce qui devrait ralentir l’économie et limiter la capacité de l’État à stimuler entre autres, la création d’emplois. Cependant, Robert Tashima, Directeur éditorial pour l’Afrique d’Oxford Business Group, souligne que « si l’on tient compte des progrès réalisés depuis son lancement en 2009, le programme de diversification reste crucial dans le contexte actuel. Si les investissements dans le secteur industriel, agricole et des infrastructures se confirment, le pays sera bien placé pour augmenter, à la fois la valeur de ses produits agricoles et la création d’emplois.
«Mais il y a toujours beaucoup à faire et étant donné la conjoncture actuelle, les objectifs du PSGE seront difficiles à réaliser sans le soutien du secteur privé et les investisseurs étrangers », souligne le rapport.
Le secteur de l’industrie attire de plus en plus d’opérateurs privés, c’est ainsi que les autorités souhaitent accroître le nombre d’investisseurs tangiblement d’ici à 2020. Le tourisme de luxe et l’écotourisme sont deux segments prometteurs qui pourraient aider à stimuler la contribution de ce secteur au PIB.
Lancé récemment, le programme Graine « devrait se traduire par la création de 20.000 emplois » a affirmé le président Ali Bongo Ondimba dans une interview à découvrir dans le rapport. Cette réforme de grande envergure tend à renforcer la production agricole, augmenter les revenus des coopératives agricoles et endiguer la migration vers les zones urbaines. Et enfin, les récentes découvertes de gaz au large des côtes viendront très certainement stimuler la diversification de l’économie nationale.
