Reçu en audience, lundi 14 septembre courant, par son homologue français, le président Gabonais a brièvement évoqué les sujets qui ont rythmé son échange avec François Hollande.
C’est un Ali Bongo, le regard dur et l’air tendu qui s’est présenté aux journalistes au terme de son entretien, lundi 14 septembre, avec le président français, François Hollande. Au menu de la discussion entre les deux hommes : la garde à vue de Maixent Accrombessi, l’ouverture du dernier gouvernement gabonais, les élections en Centrafrique et la menace terroriste dans la sous-région d’Afrique centrale. Si le président gabonais a semblé éluder certaines questions, notamment celles liées la tenue d’une conférence nationale ainsi qu’exigée par l’opposition, en plus de la limitation du nombre de mandats présidentiels, il n’a pas manqué de revenir sur le sujet du moment : la formation du dernier gouvernement et sa volonté d’ouverture. Pour Ali Bongo, qui a accusé l’opposition d’avoir démissionné de ses responsabilités en refusant le dialogue inclusif initié par la mise en place du Conseil national de la démocratie (CND), l’entrée de Moukagni Iwangou au gouvernement répondait au projet d’intégrer un membre de l’UPG, parti fondé par Pierre Mamboundou, dans la gestion de l’Etat. «Ce n’est pas un échec», a-t-il déclaré pour seule réponse au refus du président en exercice du Front de l’opposition pour l’alternance.
Sur la question liée à la garde à vue de son directeur de cabinet, survenue en août dernier à Paris, Ali Bongo a soutenu qu’«il n’était pas question pour le Gabon d’entraver le bon déroulement de la justice». D’autant que «si M. Accrombessi avait reçu une convocation en bonne et due forme, il aurait été prêt à venir répondre aux questions (des enquêteurs)». Le président gabonais a dit s’être insurgé contre l’«interpellation particulière» dont a été victime son collaborateur et contre «la politique spectacle» menée par la France dans le cadre de cette affaire. «Nous disons que par la manière dont cette interpellation a été conduite, on a voulu humilier le Gabon, mais sur le dossier en lui-même, nous sommes confiants», a-t-il laissé entendre.
Au sujet de la sécurité en Afrique centrale, notamment face à la menace terroriste qui pèse sur les pays tels que le Tchad et le Cameroun, le président en exercice de la CEEAC s’est montré préoccupé, bien qu’«aujourd’hui la tendance a été renversée (et) Boko Haram enregistre beaucoup de revers». Pourtant, Ali Bongo a exhorté les dirigeants africains à consentir à davantage d’efforts, en vue de mettre un terme au phénomène. Aussi, a-t-il laissé entendre que les élections pourraient être reportées en Centrafrique, à cause de l’insécurité qui y prévaut. «Ce n’est pas un risque plus que ce que nous avons déjà connu, mais disons que c’est un report qui est embêtant et on aurait vraiment aimé passer cette période», a-t-il tenté de justifier.
Outre ces différents sujets, l’échange entre Ali Bongo et François Hollande s’est également axé sur l’élargissement du partenariat économique entre les deux pays et sur la préparation de la COP21, au terme de laquelle les deux chefs d’Etat espèrent parvenir à la signature d’un nouvel accord international sur le climat.