Libreville – Le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba a pris la parole le 13 février dernier en présence des membres de la couronne britannique, de ses homologues chefs d’Etat, et de ministres et invités, pour dire son honneur de participer à la conférence de Londres sur le commerce illégal de faune sauvage.
Dans son intervention au Sommet international sur la criminalité des espèces animales à Londres, d’entrée de jeu Ali Bongo Ondimba a souligné le « rôle essentiel de préservation de l’écologie dans la forêt tropicale » que jouent « les éléphants des forêts d’Afrique », notamment en contribuant à la fertilité des forêts, à la dispersion des minéraux, l’accroissement de leur productivité et donc l’augmentation du CO2, ainsi qu’à la croissance des bois d’œuvres les plus précieux.
Il révélera après le « commerce illégal de faune sauvage…organisé et violent », tel qu’il sévit dans les forets africaines, a causé en une dizaine d’année la perte en Afrique centrale de « près de trois quarts des éléphants +cachés+ d’Afrique : les éléphants de la forêt tropicale ».
Selon Ali Bongo Ondimba, en raison des « bénéfices… juteux » que l’on peut tirer de ce commerce illégal de l’ivoire, il est passé dans les mains des groupes et réseaux criminels internationaux qui financent de conflits civils armés, le terrorisme, de même qu’ils se ramifient à d’autres crimes organisés internationaux.
Le Chef de l’Etat gabonais fera ainsi le constat que dans toute l’Afrique, « les braconniers peuvent s’introduire dans les régions de paix qui regorgent des ressources naturelles » pour y déclencher « une spirale de criminalité et de souffrance qui alimente les conflits armées ». S’illustrant ainsi par des tueries des rhinocéros, d’éléphants et le pillage des bois d’œuvre et des minéraux, le vol, le banditisme et les rebellions armées.
Pire, en tirant sur les gardes des parcs nationaux, en participant à la guerre de brousse dans certains pays, la criminalité faunique en vient à menacer leur souveraineté et stabilité.
Mais encore, Ali Bongo Ondimba a exprimé l’insoutenabilité de l’abandon des corps d’éléphants à la pourriture, l’éléphant étant « un totem » et un emblème de puissance dans la culture bantou, outre qu’il a observé que les pays qui ont perdu leurs éléphants ont souvent sombré dans les troubles civils.
A en croire le Président Bongo Ondimba, dans un sursaut de restauration de l’ordre au Gabon, tout le stock d’ivoires a été brulé l’année dernière pour passer le message de la ‘’tolérance zéro pour le commerce illégal de l’ivoire et la criminalité liés aux espèces sauvages.
De même, le Président gabonais a indiqué qu’il venait de promulguer une nouvelle loi faisant du braconnage et du trafic des éléphants un crime, allongeant de trois ans la peine minimale des braconniers et infligeant une peine à vie pour les crimes en bandes organisées.
Il a appelé à l’effort concerté à l’échelle nationale, régionale et internationale, des pays producteurs et consommateurs pour réduire la demande d’une part et l’offre des produits illicites d’espèces sauvages, de l’autre.
Car, renchérira-t-il, « il faut que nous renforcions nos institutions… au service de la faune sauvage et celles chargées de l’application des lois » et « admettre qu’il s’agit d’un problème interministériel, intergouvernemental, qui ne relève plus +seulement+ des questions d’environnement ».
En conclusion, le Président Ali Bongo Ondimba a proposé « un moratoire de dix ans sur le commerce d’ivoire… le temps…de stabiliser les populations d’éléphants sur le continent africain », et « éradiquer » la criminalité faunique.