En prélude à l’élection présidentielle de 2016, le pasteur Ernest Tomo lance, dès la semaine prochaine une «Caravane prophétique» dans l’objectif, dit-il, d’appeler les dirigeants gabonais à la repentance. Un projet communiqué le 14 février à la faveur d’une conférence de presse au cours de laquelle l’homme d’église est revenu sur l’actualité politique nationale.
Près de cinq années après sa dernière apparition officielle, Ernest Tomo, homme d’église et ancien candidat à l’élection présidentielle anticipée de 2009, a animé, dans la matinée du vendredi 14 février 2014, une conférence de presse au cours de laquelle il a livré sa lecture de l’actualité politique nationale. «Je suis inquiet pour notre pays, le Gabon. Rien qu’à regarder la télévision nationale, nous nous rendons compte aujourd’hui qu’il y a deux pays dans le même pays. Il y a le Gabon du bord de mer qui va de la Sablière à l’Immeuble Rénovation. C’est le Gabon du tout va bien auquel vient d’ailleurs de s’ajouter la commune d’Akanda. (…) Cinquante mètres derrière cette façade, nous tombons dans notre Gabon à nous. Celui des poubelles, celui des routes défoncées, le Gabon où les gens ne peuvent pas manger à leur faim parce que la nourriture coûte cher», a déclaré Docteur Zorobabel avant d’annoncer son projet pour tenter de rétablir la situation.
En effet, l’homme d’église a annoncé pour le vendredi 21 février prochain, le lancement d’une «Caravane prophétique 2014» sur le thème de la «Repentance nationale». Prévue pour s’achever le dimanche 15 juin après un tour des neuf provinces du Gabon, cette tournée nationale, selon Ernest Tomo, s’avère plus que nécessaire pour le pays dont les dirigeants seraient «tous possédés par le diable».
«J’ai décidé de parcourir le Gabon profond pour aller à la rencontre des Gabonais, leur parler. Le langage que j’ai de Dieu m’oblige à leur parler le langage de la vérité, sans démagogie, sans récupération politique. (…) J’ai baptisé cette tournée la «caravane de la repentance», parce que nous sommes tous, chacun à sa place et à son rôle, responsable de la situation que traverse le Gabon. Nous avons accepté en 2009, volontairement ou non, un chemin que Dieu n’a pas dessiné pour le pays», a-t-il indiqué pour justifier son projet. Et d’ajouter : «Nous avons laissé un Roboam s’installer à la tête de notre pays. Nous en payons le prix. Pour en sortir, nous devons tous nous repentir, en commençant par Ali Bongo lui-même s’il ne veut pas aller en enfer, lui et tous les membres des loges maçonniques où ils adorent Lucifer.»
Abordant l’actualité politique nationale, l’ancien conseiller d’Omar Bongo n’a pas échappé à la récente sortie de Jean Ping qu’il a présenté comme une personnalité ayant appartenu au Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), tout aussi «possédée par le diable» que ses anciens compères. «Si Ping veut que les choses marchent mieux pour lui, il doit se repentir. Lui qui appelait Omar Bongo «mon dieu». Quel blasphème ! Il doit demander pardon au véritable Dieu avant de se positionner à quoi que ce soit», s’est-il écrié, marquant ainsi son grand retour dans l’arène. De même, le responsable de l’Eglise Jérusalem s’est, entre autres sujets, prononcé sur la publication du post de Michel Ogandaga sur la question des militants PDGistes du Woleu-Ntem (Fang) : «Il ne sait pas ce qu’il fait, c’est le diable qui agit en lui. Sait-il seulement quelles conséquences peut avoir ce genre de déclarations sur le climat social ?», s’est interrogé Dr Zorobabel.