Jean De Dieu Moukagni Iwangou, président du Front uni de l’opposition pour l’ alternance (FUOPA), principale coalition de l’opposition radicale gabonaise, nommé vendredi ministre d’ Etat chargé de l’Agriculture dans le gouvernement remanié d’ Ali Bongo Ondimba, a annoncé samedi qu’ il refuse ce poste.
"J’ ai dit non,non, non et non à l’ entrée au gouvernement" , a-t-il déclaré sous les applaudissements de ses amis de l’ opposition et ses militants lors d’une conférence de presse.
"Mon refus doit être votre refus de ce régime qui nous avili et qui doit être destitué. Mon refus est un appel à une réelle mobilisation" , a-t-il insisté.
L’ opposant soutient que sa priorité pour le Gabon c’ est l’ aboutissement d’ un dialogue inclusif avant l’ élection présidentielle de 2016, la clarification de la situation de l’ acte de naissance d’ Ali Bongo Ondimba présumé faux et l’ aboutissement du procès en France sur les biens mal acquis par la famille présidentielle.
Moukagni Iwangou est un magistrat qui a fourbi ses armes aux côtés de l’ ancien opposant historique Pierre Mamboundou décédé en 2013.
"Le gouvernement de la République marque son étonnement face à ce refus formulé par le biais d’une conférence de presse" , a réagit le porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie By Nze.
"Monsieur Jean de Dieu Moukagni Iwangou a été longuement consulté comme d’ autres acteurs de l’ opposition", a affirmé le porte-parole du gouvernement.
En outre, Jean Robert Endamane a également refusé de siéger dans ce gouvernement qui compte 41 membres contre 34 dans la précédente équipe.
Dans une lettre, M. Endamane a affirmé que "ni le président du Rassemblement pour le Gabon, ni moi-même n’ avons été consultés. En conséquence, je démissionne de ce poste" .
Dans cette équipe d’ attaque, le président gabonais a ramené au gouvernement Paul Biyoghe Mba, un fang très influent de l’ Estuaire. Sa mission sera d’ aider le chef de l’ Etat à faire le plein de voix à Libreville où vit près de la moitié de la population gabonaise.
M. Ali Bongo a également rappelé à ses côtés Flavien Nzengue Nzoundou. L’ ancien aide de camp d’ Omar Bongo, père d’ Ali, devient un des 3 vices-Premiers ministres. Il est promu à la formation professionnelle où il aura la mission de séduire l’ électorat Nzebi, l’ une des plus grandes ethnies du Gabon. Un autre Nzebi, Pacome Moubélé Boubeya quitte l’ enseignement supérieur pour le ministère de l’ Intérieur qui organisera les élections.
Ali Bongo a maintenu à son poste le Premier ministre Daniel Ona Ondo, originaire du Woleu Ntem,
l’une des provinces les plus hostiles au pouvoir.
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