Libreville , Quelque 2116 enfants sont victimes de violences et d'abus sexuels au Gabon, a révélé une étude menée par l’ONG «Samba Mwanas» dans plusieurs localités du pays et rendue publique, jeudi à Libreville,à l’occasion d’un atelier de restitution.
Quatre types de violences sont exercés sur les enfants: violences physiques, psychologiques, morales et sexuelles, selon l'étude réalisée auprès des enfants âgés de trois à 24 ans, entre 2012 et 2015, à Libreville, Owendo, Cap Estérias (banlieues de Libreville), Ntoum et Cocobeach (Estuaire), Franceville et Moanda, dans le Haut-Ogooué (sud-est), Port-Gentil (sud-ouest), Oyem et Bitam (nord), Tchibanga, Mayumba, Mouila (sud) et Lambaréné (centre).
Sur les 2116 cas dénoncés, 1586 enfants ont été abusés sexuellement et 530 ont subi des sévisses corporels, selon l'enquête qui fait également état des violences domestiques dues à la faillite de la cellule familiale et à la recrudescence des violences familiales.
"Tant d'enfants aujourd'hui encore sont exploités, maltraités, tenus en esclavage, objets de violences et de trafics de tout genre", a déclaré le ministre gabonais des Droits humains, Alexandre Désiré Tapoyo, lors de l'atelier de restitution de ce rapport alarmant.
"64% des abus ont lieu en milieu familial, 25% en milieu scolaire et 11% dans la rue", a affirmé M. Tapoyo, menaçant de poursuivre en justice les auteurs des violences sur les mineurs.
M. Tapoyo a, par ailleurs, exhorté toute la société à prendre conscience des dommages subis par les enfants et d'y mettre un terme.
"Nous ne pouvons pas assister, indifférents et impuissants, au drame d'enfants", a-t-il martelé, invitant les ONG, les établissements scolaires, la police, la gendarmerie, les structures sanitaires, les personnes de bonne volonté à ne pas renoncer à faire du bien, même quand c'est difficile.
Pour sa part, Hortense Nname,présidente de l'ONG «Samba Mwanas», a dénoncé un autre phénomène grandissant au Gabon, celui de la cybercriminalité.
"Beaucoup d'enfants sont victimes de violences à travers l'Internet", a indiqué Mme Nname, affirmant que sur un échantillonnage de 100 enfants interrogés, 90 ont reconnu avoir un accès à Internet, 63 ont visité des sites pornographiques, 67 ont visionné une vidéo pornographique ou ont reçu une photo à caractère pornographique, alors que 40 ont déjà eu au moins une expérience sexuelle via Internet".