Attendue depuis 2012, l’opération de scanning des conteneurs dans les ports d’Owendo et Port-Gentil a récemment été annoncée.
Pour coller aux réformes en cours au sein des Douanes, ainsi qu’aux normes Safe de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), qui reconnaissent l’utilité de la technologie NII pour la facilitation du commerce, le gouvernement a signé, en septembre 2012, un contrat de 8,63 milliards de francs avec Cotecna Inspection SA. Trois ans après cet accord qui portait sur la fourniture, l’équipement et l’exploitation de scanners dans les ports d’Owendo et Port-Gentil, il n’y a rien de concret. Ce qui a récemment conduit la direction générale des Douanes et Droits indirects (DGDDI) à annoncer le démarrage imminent des opérations de scanning des conteneurs à Owendo et à Port-Gentil. Pour ce faire, deux scanneurs mobiles à rayon-X seront placés sous la responsabilité de Scan Gabon, une société anonyme de droit gabonais détenue à 67% par Cotecna et à 33% par le Gabon.
Selon le directeur général des Douanes et Droits indirects, la mise en place de ce nouvel outil vise principalement le renforcement de la sécurité dans les ports, l’accélération et la modernisation des procédures d’importation, d’exportation et de facilitation du commerce. De même, il s’agira de favoriser, à terme, la réduction des coûts portuaires, le renforcement et la concentration des actions sur les cargaisons à risque, tout en veillant à l’amélioration des recettes. Enfin, le scanning des conteneurs permettra de lutter plus efficacement contre la fraude et les importations et exportations de marchandises jugées dangereuses ou illicites.
Où ira l’argent récolté ?
S’il a senti venir les critiques et interrogations des usagers, Michel Ondinga Ngouengoue a indiqué qu’«un compte administré par le directeur général des Douanes et Droits indirects, et géré par un comptable public (a été) ouvert dans les livres de la Caisse de dépôts et de consignation (CDC), afin d’y domicilier la redevance collectée auprès des usagers du scanneur». Comme pour tenter de convaincre les plus sceptiques, il a tenu à faire connaître le procédé : «Une fois collectée, une partie de cette redevance sera affectée au remboursement de l’investissement réalisé par le partenaire et au paiement de ses prestations. L’autre partie reviendra à la société créée conjointement». Indiquons, par ailleurs, que cette répartition reste valable pendant la durée de la concession, qui est de six ans à compter de la date du lancement des opérations. Et la DGDDI d’ajouter : «A l’exception de la société Cotecna, aucun intérêt privé n’est associé à la gestion des scanneurs avec les services de la Douane.» Une façon de contrer à l’avance toute insinuation sur la participation de Delta Synergie, la holding de la famille d’Omar Bongo Ondimba, dont les tentacules touchent tous les secteurs de l’économie nationale.