Au lendemain de leur récente rencontre avec le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), des leaders de l’opposition continuent de décrier les limites du Conseil national de la démocratie (CND).
C’est le moins qu’on puisse dire : la restitution des échanges du 28 août dernier entre la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’opposition est loin de plaire à Jean de Dieu Moukagni-Iwangou et Pierre Claver Maganga Moussavou. Les présidents en exercice du Front de l’opposition pour l’alternance et de l’Union des forces pour l’alternance (UFA) ont particulièrement fustigé la déformation de la pensée de Michaëlle Jean au sujet du Conseil national de la démocratie (CND). Ils regrettent, dans un communiqué conjoint, que tenter d’attribuer la paternité de l’appréciation faite du CND à la responsable d’une organisation internationale puisse être considéré comme «un raccourci commode, de nature à tromper l’opinion sur la qualité des débats, et surtout, sur le sérieux de l’opposition gabonaise à défendre ses positions dans l’intérêt du peuple». Or, affirment-ils, parmi les institutions pouvant permettre un dialogue entre la majorité et l’opposition, «le CND a vite montré ses limites objectives à l’épreuve de la pratique».
Pour le Front et l’UFA, l’institution présidée par Séraphin Ndaot Rembogo ne serait pas digne de confiance et ne doit, par conséquent, bénéficier d’aucun crédit. Trois griefs lui sont notamment faits : le premier d’ordre institutionnel, est qu’il ne prend pas en compte l’importance des organisations de la société civile parce que vraisemblablement limitée aux seuls partis politiques. «Investi d’une mission consultative, avec charge d’émettre des avis, le CND est dépourvu de toute autorité nécessaire pour rendre exécutoires les recommandations pertinentes qui sanctionneraient les travaux d’un tel dialogue», note le communiqué, pour fustiger la deuxième limite de l’institution. Comme pour appuyer leur doute, Jean de Dieu Moukagni Iwangou et Pierre Claver Maganga Moussavou affirment que le Conseil national de la démocratie, au-delà des prétentions de certains, manque d’éthique. «Institution d’appui au gouvernement, qui reste libre d’apprécier l’opportunité de donner suite aux avis qui lui sont servis, la procédure d’usage au CND confère pouvoir de juge au régime en place, alors qu’il est partie au dialogue, pour sa gouvernance affligeante de la cité», relèvent-ils. Comme quoi, le boycott du CND se poursuit pour un grand nombre de partis de l’opposition, alors que le président de la République n’a cessé de déclarer qu’aucun dialogue ne se fera en dehors de cette institution.