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Image d’Ali Bongo en France: Que fait le cabinet d’Anne Hommel ?
Publié le lundi 31 aout 2015   |  Gabon Review




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En charge la communication du président de la République depuis quelques mois, Anne Hommel, patronne du cabinet Majorelle PR & Events, semble avoir raté son baptême du feu : Elle n’a pas su anticiper le traitement, en France, de la dernière grande déclaration d’Ali Bongo, raillée par les médias de l’Hexagone.

Les grands titres de la presse française ricanent de la décision du chef de l’Etat gabonais d’offrir à la jeunesse gabonaise sa part d’héritage des biens de son père et, à l’Etat gabonais, deux des hôtels particuliers que la famille Bongo possède en France. La presse française indique que ces hôtels particuliers font partie des «biens mal acquis» et que, concernant l’héritage, ses contours ne sont pas encore cernés. Pour de nombreux observateurs, le cabinet Anne Hommel n’a pas su anticiper l’attitude des médias français pour la préservation de l’image d’Ali Bongo…

Peut-être est-il difficile de préserver l’image d’un président dont le régime, cinquantenaire, compte des frasques, des abus… En tout cas, si Le Canard Enchaîné qui a consacré la semaine dernière un article non complaisant sur Ali Bongo, a la réputation de ne pas céder aux «déjeuners en ville» avec les agences de communication, «parce que, par elles, transitent de fortes sommes d’argent liées à la corruption morale», certains observateurs ont été surpris de voir à quel point Tanguy Berthemet du quotidien Le Figaro et Jean-Louis Le Touzet du journal Libération, ainsi que le quotidien Le Monde, ont tourné en dérision les annonces du dernier discours à la Nation du chef de l’Etat gabonais. «C’est à croire que le Gabon a payé pour rien la sauvegarde de l’image de son Président», ironise un journaliste de l’hebdomadaire gabonais La Nouvelle République. Il se raconte, en effet, qu’en juin dernier, Anne Hommel, patronne du cabinet Majorelle PR & Events désormais en charge la communication du président de la République, avait organisé des déjeuners entre Ali Bongo et des responsables de journaux et radio du Groupe Lagardère (Journal du Dimanche, Paris Match et Europe 1), ainsi qu’avec la patronne de France Médias Monde (France 24, RFI).

Il reste que, pour Le Figaro (journal du centre-droit), Ali Bongo a voulu ainsi «solder son encombrant héritage de famille». Le journal Le Monde, lui, se demande pourquoi le chef de l’Etat a voulu faire cette annonce, alors que «les contours de l’héritage sont encore mal cernés, même si les actifs identifiés se monteraient déjà à plusieurs centaines de millions d’euros». Plus ironique est le quotidien Libération pour qui «Ali Bongo avance un peu trop vite en besogne, vu que la succession compte 53 bénéficiaires qui ont dû s’étouffer de rage (…), car cette décision pour le moins étonnante agite toute la capitale (gabonaise) qui se demande quelle mouche a piqué le chef de l’Etat (…). Le président gabonais prétend agir en tant que l’un des deux légataires universels – avec sa sœur Pascaline – d’une succession à ce jour non réglée». Le quotidien de gauche se montre même cinglant : «C’est assez de dire que la soupe merveilleuse risque de refroidir et que le legs promis à la jeunesse gabonaise n’est pas près d’être redistribué».

Que fait donc le Cabinet Anne Hommel pour la préservation de l’image du chef de l’Etat gabonais dans l’hexagone ? Après la «bonne organisation» de la visite d’Ali Bongo à Paris en juin dernier (entretien à Matignon avec le Premier ministre français Manuel Valls ; entretien rue de Brienne avec Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Armées ; participation au Salon de l’Aéronautique du Bourget,…) au cours de laquelle il n’a manqué qu’un entretien en tête à tête avec François Hollande, les observateurs avaient pensé qu’Anne Hommel et ses collaborateurs sauraient «anticiper les événements» en ce qui concerne la gestion image de leur client. Or, là, le sentiment généralement partagé est qu’ils ont raté une bonne occasion de vendre le dernier discours présidentiel dans les médias hexagonaux, à moins que la convention signée entre les deux parties ne mentionne point les relations-presse. Ce qui serait à tout le moins étonnant !


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