Inculpé pour détournement au même titre que les Gabonais Timba Meven, Joel Agaya et le Camerounais Bernard Ngou, et interdit de sortir du périmètre de Port-Gentil, le Français Guy Bouvret, ancien directeur général de Petro TP, vient de démontrer sa capacité à narguer les justiciers gabonais malgré que ses documents de voyage lui soient retirés.
Pendant que ses acolytes, Meven Timba, ancien directeur administratif et financier, Bernard Ngou, prestataire qui signait des bons de commande dont il n’avait pas la qualité requise, et Joël Agaya, comptable, tous anciens agents de Petro TP, sont placés en détention préventive, pour les nécessités d’enquête, le présumé cerveau du détournement de plus de 2 milliards de francs CFA, Guy Bouvret, serait, contre toute attente, en cavale à Libreville.
Après une première interpellation à Libreville le 19 janvier dernier, en compagnie de son homme de main Bernard Ngou, puis un transfert à Port-Gentil dans la même soirée, Guy Bouvret a rallié Libreville au vu et au su de tous le 6 février dernier.
Non comme un fugitif, mais avec une autorisation délivrée par le juge d’instruction chargé de l’affaire. Une réalité qui laisse perplexe l’administrateur général de Pétro TP, Denise Migolet, qui ne sait plus à quelle justice se vouer au regard du traitement particulier dont jouit son ancien directeur général, bien au-delà de la mesure de clémence obtenue à cause de son état de santé toujours vacillant lorsqu’il doit de répondre de ses actes devant le juge.
Selon la plaignante, il est reproché à Guy Bouvret, «la gestion calamiteuse de la société» traduite par les actes de détournement, l’usage de faux, l’usage de chantage et d’intimidation des employés en colère, la forte domination de la main-d’œuvre expatriée notamment camerounaise au détriment des Gabonais, la falsification de procès-verbaux d’assemblée générale fictive, refacturations des biens sociaux à Petro TP elle-même.
Mais également l’organisation de la banqueroute de Petro TP par constitution d’une dette fournisseur colossale, la nomination judiciaire par extrait servant d’expédition du 27 décembre 2013 de son conseiller juridique Nnang Nzeng Octave comme administrateur provisoire de la société Petro TP.
Lequel extrait serait conforme à une décision de justice prise le 27 décembre 2013 par le juge Léa Mamie Tiefoue, alors que la même ordonnance du 27 décembre 2013 est véritablement signée du juge Patricia Djipano épouse Moulougui. De quoi s’interroger sur le rôle des hommes de loi dans ce micmac juridico-financier qui semble bien loin de livrer son verdict.
Créée en novembre 2008, Petro TP est une société anonyme avec administrateur général, au capital de 10 000 000 de francs CFA. Orienté vers les domaines de la tuyauterie, de la fabrication de pipeline, maintenance, génie civil et logistique, elle est présente aussi bien à Port-Gentil qu’à Libreville.