Venus de 39 pays, les délégués au forum de l’African growth and opportunity act (AGOA) se sont réunis, le lundi 24 août à Libreville, en vue de préparer la réunion des ministres qui s’ouvre ce 25 août dans le même périmètre. Une exposition des différents produits du terroir, généralement artisanaux, s’est ouverte le même jour à l’intérieur du stade.
Le stade de l’Amitié à Angondjé dans le Nord de Libreville, épicentre du 14è forum de l’Agoa.
Plus de 1000 délégués en provenance de 39 pays africains et 300 venus des Etats-Unis, mais aussi des hommes de médias, des experts et personnalités économiques indépendantes, prennent part aux travaux de Libreville, placés sous le thème de la «Pérennisation du partenariat pour le commerce et l’investissement entre les Etats-Unis et l’Afrique». Une foire exposition se tient parallèlement autour du lieu de la conférence, qui donne à voir des produits gabonais en quête de soutien pour une commercialisation aux Etats unis. Les attentes sont en effet nombreuses du côté des exposants gabonais : se faire connaitre, valoriser leurs produits, trouver des opportunités, nouer des contacts internationaux et surtout trouver des investisseurs pour industrialiser, développer et accroitre leurs productions.
L’Agoa qui se définit comme une plateforme commerciale, est un programme américain, émanant d’une loi votée en mai 2000 par le Congrès. Celle-ci permet aux pays de l’Afrique subsaharienne d’exporter plus de 5000 produits aux Etats-Unis sans frais de douane. Le but des USA est de contribuer au décollage économique des pays de l’Afrique au Sud du Sahara, en leur accordant des avantages en matière d’exportation de leurs produits vers l’Amérique. Il n’en demeure pas moins que les exportations africaines vers le pays de l’Oncle Sam restent très faibles en comparaison avec les autres continents ou blocs géographiques. L’Afrique ne représente, en effet, que 1% des échanges commerciaux de l’Amérique. Et seuls trois pays africains (Afrique du Sud, Nigeria et Angola) concentrent plus des 3/4 de ces échanges.
Du côté des experts, les problématiques-clés qui devraient donner un second souffle à cette plate-forme d’échanges ont été passés au crible. Plus précisément, il était question de déterminer comment les pays africains peuvent maximiser les opportunités afin de percer «enfin» le marché américain et accroître leurs échanges avec les Etats-Unis. «Les pays africains n’ont réellement pas bénéficié des avantages de l’Agoa, en raison certainement des problèmes d’infrastructures et autres contingences. Pour saisir ces opportunités, il faut savoir se battre pour avoir une part de marché et être aux normes américaines», a indiqué, lors de la conférence de presse ayant suivi la première réunion à huis clos, Barthélémy Ngoulakia, président du comité scientifique de ce forum de l’Agoa. Celui-ci n’a pas manqué de souligner qu’il y a encore trop de conditions pour faire entrer un produit africain sur le marché américain.
Il a donc été question dans le huis clos des experts de dessiner les grands changements devant caractériser le nouvel Agoa ou «Agoa 2» qui va s’étaler sur les dix prochaines années. Entre autres, les conditions d’éligibilité d’un pays par rapport au respect des Droits de l’Homme et de la possibilité pour le président des Etats-Unis d’exclure un pays pour non-respect des règles de l’organisation.
De 2001 à 2014, les échanges commerciaux entre l’Afrique et les Etats-Unis ont quadruplé. Le volume des exportations des 39 pays africains éligibles à l’Agoa vers les USA se chiffre à 480 milliards de dollars US et, selon un document distribué sur les lieux du forum, l’Agoa a permis de créer 300.000 emplois en Afrique contre 120.000 aux Etats-Unis. La 14ème édition de l’Agoa qui se tient à Libreville a pour ambition de créer les conditions d’une amélioration de ces données.