Dans la matinée du mercredi 12 février, le Cercle de réflexion patriotique et d’action (Cerpa) a ouvert à Libreville la semaine commémorative du cinquantenaire des évènements de février 1964. L’occasion pour cette organisation de la société civile gabonaise d’honorer la mémoire des personnalités ayant marqué l’histoire du Gabon durant cette époque et raviver l’élan de patriotisme des Gabonais.
A la faveur d’une conférence de presse tenue à la Chambre de Commerce de Libreville, le mercredi 12 février 2014, le Cercle de réflexion patriotique et d’action (Cerpa) a ouvert sa semaine commémorative du cinquantenaire des évènements de février 1964.
Si pour Guy Serge Angoué, le secrétaire général de l’organisation, l’initiative a pour objectif principal d’honorer la mémoire de «tous les martyrs de la lutte pour la liberté, la justice sociale et l’instauration d’une démocratie véritable dans notre pays», il s’agit notamment d’inculquer aux jeunes Gabonais les valeurs patriotiques, en leur enseignant l’histoire dont certains aspects sont bien souvent invisibles dans les manuels scolaires.
Pour ce faire, deux exposés ont été donnés au terme de la conférence de presse. Le premier, animé par Grégory Ngbwa Mintsa, le président du Front des indignés du Gabon, a rappelé les faits marquants ayant conduit à la mutinerie survenue dans la nuit du 17 au 18 février 1964, et le second, animé par Luc Bengone Nsi, président du Morena, a porté sur des faits beaucoup plus actuels.
En effet, si les deux exposants sont revenus sur la mutinerie engagée par de jeunes officiers Gabonais en vue de destituer le Président Léon Mba de ses fonctions, le Prix de l’Intégrité Transparency international 2010, s’est spécifiquement intéressé à «l’oppression de l’histoire du Gabon» qui, selon lui, n’apparaît pas de manière objective dans les manuels d’histoire soumis à l’enseignement des jeunes Gabonais. Luc Bengone Nsi est, quant à lui, revenu sur la situation sociale et politique qui prévaut actuellement au Gabon. Toute chose qui, selon le président du Morena (Opposition), est de nature à engendrer des faits similaires que ceux de février 1964.
Par ailleurs, le Cerpa qui entend continuer sa mission de «réhabilitation de la dignité des héros de la patrie gabonaise» et de rétablissement de la vérité, au sein du Front des indignés du Gabon auquel il appartient désormais, devrait poser plusieurs actions dans les jours qui viennent. A cet effet, la structure organise, le dimanche 16 février prochain, à l’église Sainte Jeanne d’Arc de Likouala (Libreville), une messe de requiem en mémoire des officiers tués lors du «coup d’Etat» raté de 1964.
La semaine commémorative du Cerpa s’achèvera par le dépôt d’une gerbe de fleurs au quartier SNI Likouala, sur le lieu indiqué par les autorités comme celui où les jeunes officiers avaient été inhumés. «Lieu qui depuis, a été érigé au sens propre, en poubelle de l’histoire», s’est indigné Ngbwa Mintsa, condamnant le fait que la municipalité, connaissant la valeur historique du lieu, ait décidé d’y parquer des bacs à ordures. Comme quoi, «le rétablissement de la véritable histoire du Gabon n’est pas pour bientôt, malgré de nombreux efforts entrepris par des intellectuels Gabonais», ainsi que l’a déclaré, au cours d’une intervention le Pr Ange Atoz Ratanga, invité pour la circonstance.