Au Gabon, la moindre initiative du 1er magistrat est devenue sujette à caution. Du moins, c’est l’image que renvoient certains membres de l’opposition. La contradiction idéologique a cédé la place aux querelles crypto-personnelles. A quand un véritable débat politique basé sur les aspirations du peuple et non sur des problèmes d’égo et de frustrations ?
Depuis le traditionnel discours à la Nation prononcé par Ali Bongo Ondimba, le 17 août dernier, le débat politique vole, encore plus que d’habitude, au ras de pâquerettes. Les querelles crypto-personnelles, prennent malheureusement le dessus sur l’intérêt supérieur de la Nation. La moindre action de l’exécutif est pesée, sous-pesée voire critiquée, même lorsque cela n’en vaut, vraiment pas la peine.
La dernière sortie du président de l’Union Nationale Zacharie Myboto en est la parfaite illustration s’il était encore besoin de le prouver. « Le silence est d’or et la parole d’argent », soutient pourtant la maxime. Nos politiciens doivent-ils forcément tout commenter ? Doivent-ils répondre à toutes les attaques ? Des interrogations que ces derniers doivent sérieusement méditer !
Des débats stériles !
Il va sans dire que l’action d’Ali Bongo Ondimba peut-être passée au crible par tous les Gabonais, mais à condition que ces critiques contribuent au mieux-être des populations. L’actuel locataire du Palais de verre de Libreville vient de décider de mettre à la disposition de la jeunesse gabonaise, sa part de l’héritage paternel. Une décision qui a suscité un tollé. Saisissant la balle au vol, Zacharie Myboto considère qu’il s’agit purement et simplement d’une restitution, comme si le débat se situait à ce niveau. La lucidité est en passe de devenir la chose la moins partagée au sein de la classe politique.
Sans aucune passion politique, reconnaissons que l’initiative du Président gabonais est louable et salutaire. Transformer en université la résidence d’Oyo ne permettra-t-il pas de désengorger l’université Omar Bongo de Libreville ? Le standing de cette résidence ne répond-t-il pas aux standards des universités et grandes écoles modernes ? Que gagnera à court, long et moyen terme la jeunesse gabonaise ? Voilà les véritables questions qui méritent que les opposants et certains acteurs de la société civile accordent leur attention.
Et si Ali montrait l’exemple ?
Plutôt que de verser dans des débats stériles basés sur le « ôtes toi de là que je m’y mette », l’opposition et les autres grosses pontes aux affaires depuis des décennies, gagneraient à suivre l’exemple.
Zacharie Myboto ne doit-il pas également restituer son patrimoine acquis par le truchement de ses fonctions ministérielles ? L’homme a, quand même, passé des décennies entières à la tête du ministère des Travaux Publics, sans que le réseau routier n’enregistre des changements notables. Le « Prince » de Mounana at-il oublié qu’il ne descend pas d’une richissime famille qui lui a légué une fortune colossale ? Son patrimoine a été essentiellement bâti grâce à des détournements de deniers publics et la générosité « légendaire » d’Omar Bongo Ondimba. Zacharie Myboto et les siens doivent savoir garder raison et apprendre à faire profil bas.
Malgré son revirement et son crédo « j’assume », le « Prince » de Mounana ne doit pas oublier que les Gabonais sont loin d’être amnésiques.