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Discours à la nation du 17 août : Le tacle de Richard Moulomba Mombo à Ali Bongo
Publié le lundi 24 aout 2015   |  Gabon Review


Richard
© Autre presse par DR
Richard Moulomba Mombo


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Le président de l’Alliance pour la renaissance nationale (Arena), accuse le président de la République, de ne pas avoir prononcé son discours à la nation le 16 août comme de tradition, de prendre trop de liberté avec les règles par «puérilité et amateurisme».

C’est peu dire que l’adresse à la nation prononcée le 17 août dernier par le président de la République continue de faire couler encre et salive. Si le propos d’Ali Bongo, notamment ses promesses faites à la jeunesse, semble ne pas avoir rencontré l’écho escompté, à l’Alliance pour la renaissance nationale (Arena) c’est un tout autre sujet qui passe mal. Ce parti politique estime que, contrairement à ses prédécesseurs, Ali Bongo prend trop de libertés avec les traditions républicaines. Et le fait d’avoir prononcé son discours en direct le jour même de la célébration des 55 ans d’indépendance du pays est perçu comme une «initiative commandée aussi bien par la puérilité que l’amateurisme qui caractérisent (le chef de l’Etat et ses collaborateurs, qui) viennent de lever les derniers doutes concernant leur capacité à conduire le Gabon vers des lendemains meilleurs». Rien moins que ça.

Dans un communiqué de presse diffusé le week-end dernier, Richard Moulomba Mombo accuse Ali Bongo d’avoir rompu avec «un usage républicain, remarquable à travers le monde». Une «énième peccadille, (qui) trouve sa source dans les caprices d’un enfant trop gâté, qui se croit tout permis et qui n’a pas suffisamment cerné la valeur des usages républicains, pas plus que celle de la Constitution déjà tutoyée à souhait, en plus de ne pas avoir une petite idée des charges qui sont les siennes». Pour le président de l’Arena, «toute cette pagaille au sommet de notre pays accrédite bien les thèses d’un amateurisme d’Etat et témoigne, au besoin, de la platitude qui y prévaut». «Peut-être que l’an prochain, la fête de l’indépendance coïncidera avec la date anniversaire d’Ali Bongo Ondimba, celle du PDG ou encore celle d’un proche !», lance-t-il goguenard. Mais, loin de se limiter à cette question de «forme», le leader de l’Arena donne un avis peu élogieux du fond du discours du président de la République, dont il dit être «un répertoire de louanges à sa propre gloire, sans pudeur ni humilité», alors que depuis six ans «notre pays attend toujours d’émarger aux nombres des pays véritablement démocratiques, (quand) plusieurs de ses collaborateurs, ces injusticiables qui roulent carrosse dans nos rues, sans honte ni décence, accusés en permanence de crimes rituels et de détournement de deniers publics, sont protégés par lui».

Pour Richard Moulomba Mombo qui, pour toute réponse aux promesses en faveur de la jeunesse, affirme que «les Gabonais n’ont pas besoin de dons, mais de droits», la posture d’Ali Bongo est loin d’être la plus confortable à un an de la prochaine présidentielle. «L’attitude d’Ali Bongo Ondimba ressemble bien à celle d’un homme ayant mille pépites d’or dans une main et trois pépites d’or dans l’autre. Envahi par un élan de bonté qui cache mal son machiavélisme, il décide de montrer et partager les trois pépites d’une main, cachant pour lui tout seul les mille de l’autre main», commente-t-il, concluant aussi sec : «Le peuple gabonais ne demande pas l’aumône. Il demande ce qui lui revient de droit !»

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