A un an de la prochaine présidentielle, et alors que l’Union du peuple gabonais (UPG) est scindée en trois parties opposées, la jeune garde de ce parti, qui se réclame de la faction dite «loyaliste», affûte ses armes. Elle entend se positionner comme une force de soutien à son leader, Jean de Dieu Moukagni Iwangou. Depuis, une opération de mobilisation a été initiée, qui devrait s’appuyer pour l’essentiel sur une tournée nationale d’installation de ses démembrements. Lancée le 18 août dernier, la première étape de cette tournée a été Lambaréné, en présence du président de l’UPG.
Objectif : porter leur approche de «l’idée républicaine» auprès des jeunes de la localité. Pour Anges Kevin Nzigou, «l’idée républicaine, c’est un espoir. Un bel espoir, qui est celui de vivre mieux de génération en génération». Or, a regretté le président du Mouvement des jeunes Upégistes (MJU) dans son discours de circonstance, «cet espoir est trahi» par le pouvoir en place. «Notre jeunesse est sacrifiée, abandonnée, reléguée», a-t-il accusé, illustrant son propos par «le chômage, la précarité, la dévalorisation des diplômes, la désespérance, la perte d’autonomie et l’impossible accès au logement».
A l’UPG, «la jeunesse est une chance». C’est pourquoi, elle est invitée à «tourner la page du passé». D’autant que son horizon actuel «semble plus sombre qu’avant, confrontée au sentiment que le bulletin de vote ne peut plus rien changer».
Présenté par sa vice-présidente comme un «organisme de réflexion, d’action, d’éducation et d’intervention», le Mouvement des jeunes Upégistes «lutte contre toutes les formes de discrimination, tout en défendant les intérêts des plus modestes».
C’est donc vêtus de rouge que ses membres ont sillonné les artères de la capitale migovéenne. «A l’aube d’une grande échéance politique, l’élection présidentielle de 2016, et au moment où notre pays traverse une crise de régime, le Mouvement des jeunes Upégistes lance l’alternative citoyenne, avec pour objectif l’éveil de la conscience politique du jeune», a lancé Elza Boukandou, visiblement survoltée, avant de déclarer: «Si tu te lèves, ce sera enfin notre essor vers la félicité, notre essor vers la libération du Gabon après un demi-siècle de tyrannie. Tyrannie hier silencieuse, aujourd’hui, on ne peut plus criarde.» C’est dire si les jeunes de l’UPG sont déterminés à quadriller le terrain avant l’échéance 2016.
