Dans cet entretien, le fondateur du New York forum Africa Richard Attias décrypte les enjeux de la 4e édition consécutive du NYFA prévue du 28 au 30 août prochain à Libreville au Gabon. Plus de 1500 participants, décideurs économiques et politiques, sont attendus afin de débattre sur le thème « Investir dans l’énergie du continent». Un programme axé sur le changement climatique, la jeunesse et le droit international en Afrique. Fort de sa 4e édition, le NYFA s’impose comme le premier rendez-vous d’échanges et d’interactions panafricaines et internationales.
Afrique Inside : Cette 4e édition sera aussi l’occasion de faire le bilan du NYFA, de rendre des comptes, quels sont concrètement les succès et les échecs?
Richard Attias : Permettez -moi de dire qu’un grand Forum comme le New York Forum Africa ne s’évalue pas en succès ou en échecs. Sa mission première est de rassembler, puis de partager et enfin de donner une voix à ceux qui très souvent ne sont même pas invités à participer à ces forums qui pour la grande majorité sont payants. Cette mission, voire même vocation se réalise d’année en année. Le Gabon s’est affirmé comme une terre d’accueil pour une communauté panafricaine et internationale. Les jeunes ont une place entière au NYFA et les initiatives et projets d’investissement qui prennent corps pendant le Forum ne manquent pas. Mais comme je suis un éternel insatisfait, j’attends toujours plus. Et donc pour les éditions à venir, je souhaiterai créer une dimension nouvelle: une plate-forme de propositions d’emplois avec nos amis de LinkedIn avec qui nous travaillons dans ce sens. Soyons toujours plus ambitieux.
« L’idée est bien entendu de débattre à l’approche de la COP21 et de proposer une feuille de route africaine qui pourrait être la déclaration de Libreville. »
Afrique Inside : Vous exprimez une volonté manifeste d’élargir le champ d’action du NYFA en réunissant (comme lors du NYFA 2014) des décideurs économiques et surtout politiques de très haut niveau, est-ce qu’il faut s’attendre à de nouvelles surprises, si oui lesquelles?
Richard Attias : Il ne s’agit pas de surprendre mais de répondre aux aspirations. Nous essayons d’innover, d’être des pionniers en ligne avec la vision du Président Ali Bongo Ondimba qui est l’hôte du NYFA. Sa toute récente décision de léguer une partie de son héritage à la jeunesse Gabonaise, m’inspire un nouveau thème et donc une nouvelle plate-forme au sein du NYFA : la philanthropie africaine!
Afrique Inside : Parmi les trois sessions spéciales de discussion, l’une sera dédiée au changement climatique, une session encadrée par une plate-forme panafricaine la Climate South Initiative (CSI), est-ce qu’il faut s’attendre à des retombées sur la COP21?
Richard Attias : Ce thème à été précisément voulu par le Chef de l’Etat Gabonais. L’idée est bien entendu de débattre à l’approche de la COP21 et de proposer une feuille de route africaine qui pourrait être la déclaration de Libreville.
Afrique Inside : Autre temps fort attendu, une session dédiée à la jeunesse africaine, l’African Citizen’s Summit organisé avec Train My Generation, un programme initié par Airtel Gabon et l’UNESCO destiné à former 5.000 jeunes gabonais sur trois ans dans le domaine des TIC. Il s’agit d’une idée lancée au NYFA 2013 inspirée par le président gabonais Ali Bongo. Quel regard portez-vous sur cette initiative opérationnelle depuis mai dernier?
Richard Attias : Nous avions lancé à la seconde édition le projet Train My Generation. Le NYFA reste un forum, un laboratoire d’idées, un catalyseur. Il ne peut se substituer en aucun cas à un gouvernement. Il appartient désormais aux pouvoirs publics de mettre en oeuvre ces projets de formation professionnelle continue. L’initiative est excellente. Il faut qu’elle se réalise vite et partout.
« Ce prix démontre notre écoute et espère répondre modestement à un besoin crucial pour ceux qui se lancent dans l’entrepreneuriat avec courage: l’accès au financement »
Afrique Inside : Nous sommes là au coeur des problématiques de la jeunesse africaine : rapprocher les jeunes diplômés africains du marché du travail, vous pensez que Train My Generation fera des émules, que le NYFA va poursuivre son rôle d’incubateurs?
Richard Attias : Le NYFA permet à de nombreux jeunes d’être inspirés, de rencontrer des personnalités qui peuvent les aider dans la mise en oeuvre de leurs projets, à l’instar de fonds d’investissements, de groupes tels que Microsoft ou Airtel. Le NYFA apporte une contribution en lançant cette année le 1er Prix de la jeune entreprise Africaine dotée de 100 000 euros de prix remis à quatre start-up. C’est pas mal non?
Afrique Inside : Quel est l’objectif de ce Prix inédit dans le cadre du NYFA?
Richard Attias : Ce prix démontre notre écoute et espère répondre modestement à un besoin crucial pour ceux qui se lancent dans l’entrepreneuriat avec courage: l’accès au financement. Nous avons reçu plus de 150 dossiers de candidature d’une excellente qualité. L’innovation africaine et la créativité sont en marche. Il va falloir compter avec elle sur le continent et au delà des frontières africaines.
Afrique Inside : Le New York Forum AFRICA reste une plate-forme d’affaire, à ce titre le NYFA s’est associé à l’Association africaine de droit international (AADI) pour accueillir le tout premier forum visant à explorer les pistes d’un nouveau cadre juridique international pour l’Afrique, quels sont les objectifs?
Richard Attias : L’AADI a trouvé judicieux et opportun de tenir ses assises durant le NYFA. C’est d’abord la reconnaissance de la qualité de nos débats et de ce que notre forum représente. Mais c’est avant tout le témoignage d’une transformation en marche du continent qui se remet en question à tous les niveaux de façon positive y compris sur le nouveau cadre juridique des affaires.
