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Déclaration du 17 août 2015 du Mouvement civique du Gabon
Publié le jeudi 20 aout 2015   |  Gabob Actu




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Une chose criminelle ne doit pas être nécessaire » Victor Schoelcher (Mémorial de l’abolition de l’esclavage - Nantes).

Comme chaque année, le 17 août, nous célébrons l’anniversaire de l’indépendance du Gabon.

Comme chaque année, les Gabonais et les Gabonaises s’interrogent sur le sens à donner au mot « indépendance », quel sens donner au 17 août. En effet , le clan Bongo occupant indûment le pouvoir depuis une quarantaine d’années, l’épisode « démocratique « a eu à peine le temps de s’installer, dans les années 60.

C’est pourquoi nous luttons jusqu’à ce jour en faveur d’une première alternance qui n’a pu avoir lieu en septembre 2009 après le coup d’Etat électoral d’Ali Bongo.

Depuis cette date, le Gabon est en situation de crise permanente parfois éclipsée par la bruyante actualité internationale en Afrique sur les différents fronts des combats militaires contre les intégristes musulmans.

Les situations locales sont donc parfois reléguées au second plan sauf quand les scandales incessants du clan Bongo ne peuvent être dissimulés. Ce que l’on peut appeler « l’affaire Accrombessi », son arrestation suivie d’un emprisonnement en France, du « directeur de cabinet d’Ali Bongo » en fait partie.

Cet individu est au cœur de l’appareil de corruption d’Ali Bongo. Rattrapé par une affaire oubliée datant de 2007, le clan vient de prendre conscience qu’il est en train de tomber, comme la mafia sicilienne, pour des rétro commissions anciennes, qui ont été éclipsées depuis longtemps, avec des profits encore plus significatifs. La chute du régime est désormais proche, miné par les affaires de corruption.

Dans le calendrier officiel, que nous contestons depuis 2009, l’élection présidentielle devrait se tenir en 2016.

Nos exigences préalables sont fortes et nécessitent une mise en œuvre immédiate pour donner de la crédibilité au processus électoral:

1°) Les élections présidentielles, anticipées ou non, doivent se déroulent sous le contrôle des Nations Unies, de l’Organisation de la Francophonie, de l'Union européenne, et de la France.

2°) Un recensement fiable de la population électorale doit être organisé. Il s'agit d'éviter le gonflement des électeurs du Haut Ogoué par rapport aux autres provinces pourtant davantage peuplées... mais avec moins d'électeurs. C'est à partir des services d'état-civil que s'organise la fraude. Pour une population de 800 000 électeurs au maximum, dans 9 provinces, la fiabilisation est tout à fait envisageable dans des délais rapides.

3°) il faut circonscrire les milices armées, proches de Bongo, qu'elles soient empêchées de réprimer la population.

4°) La commission nationale électorale doit avoir en son sein des experts internationaux incontestables désignés par les grandes puissances démocratiques afin que ne se reproduisent pas les fraudes massives de 2009 (L'envoyé de Nicolas Sarkozy a exercé des menaces directes sur la commission en 2009)

5°) La loi électorale doit être changée en faveur d'un second tour à l‘élection présidentielle, et qu'aucune condition de résidence préalable ne soit opposée aux candidats à l'élection présidentielle dès lors que les candidats sont de nationalité gabonaise.
En effet, il y a qu'un seul tour aux élections au Gabon, d'où l'incitation par le régime d'une multitude de candidatures. Comme il n'y a pas de second tour, le jeu démocratique, déjà entravé, est donc faussé.

6°) La France doit veiller à ce que ses ressortissants ne soient pas mis en danger par des proches du régime, tous les actes qui déclencheraient ainsi l'implication militaire de la France concourant à la sauvegarde du régime .

7°) Compte tenu des blocages internes, de l’impossibilité pour Ali Bongo de dialoguer sans exercer de menaces, il serait préférable que la France, et ses autres partenaires, organisent, comme en 1993, de nouveaux « accords de Paris», permettant une sortie de crise sur la base d’un programme de travail démocratique.

ll faut en effet noter que toutes les médiations récentes des Nations Unies, intervenues après les arrestations sommaires d’une centaine de personnes pacifiques, ont été rejetées par le régime.

8°) La parité à tous les niveaux des élections politiques doit être instaurée. Les femmes sont constitutives de la nation gabonaise et contribuent pour moitié à sa construction. Elles sont plus nombreuses que les hommes. Elles sont impliquées dans la vie économique, dans le tissu économique informel, qui pallie la défaillance de l’Etat.

Elles participent de même à la tentative d’instauration d’un nouvel ordre démocratique alternatif. Il est donc logique que les femmes puissent accéder aux responsabilités de même niveau que les hommes à toutes les strates de la vie politique, mais aussi, sociale, économique, environnementale, et qu’elles ne soient plus assignées aux problématiques de la « mère et des enfants » ou de la « vie domestique ». Il s’agit d’une exigence de progrès pour le Gabon.

La venue prochaine de Mickaëlle Jean, secrétaire générale de la francophonie, est prévue au Gabon fin août 2015. Nous comptons particulièrement sur l’organisation de la Francophonie pour porter des exigences de transparence démocratique, alors que le régime met en avant sa coquille vide de conseil de la démocratie, s’appuyant sur des « hommes liges ».

Le régime ne peut organiser sans contrôle la moindre élection. Il serait souhaitable qu’ existe une instance où seraient représentés les partis politiques, la société civile, et les différentes sensibilités du régime lui-même.

M. Bongo va tout faire pour gagner du temps. Le retard dans la mise en œuvre des exigences de transparence lui permet d’améliorer ses techniques de fraude électorale.

Nous sommes confiants et déterminés à résister.

Le changement est irréversible au Gabon,
parce que c’est le peuple gabonais qui le veut!

Vive la république gabonaise,
Pour un Gabon libre et démocratique,

Le 17 août 2015,

Mengue M’Eyaà

Ancienne journaliste d’Africa n°1
Présidente du Conseil exécutif
Mouvement Civique du Gabon (M.C.G)

Présidente du Mouvement Civique des Femmes (M.C.F)

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