L’ancien président de la commission de l’Union africaine justifie sa posture.Répondant aux critiques relatives à sa déclaration à la candidature en vue de l’élection présidentielle de 2016, Jean Ping affirme, dans une interview de l’hebdomadaire «Nku’u le messager», du 19 août courant, ne pas être allé trop vite en besogne. Pour lui, l’enjeu étant de taille, une campagne pour une élection présidentielle se prépare de très longs mois avant la date du scrutin. On ne s’improvise pas candidat à quelques encablures de l’échéance la plus structurante de la vie politique d’une nation.
«Par expérience, une élection ne s’improvise pas. Elle nécessite la mise en concours de plusieurs conditions bien longtemps en avance. J’estime donc que le peuple, qui est notre seul et ultime arbitre doit être entretenu et instruit de toute l’actualité et des enjeux du moment. Voilà pourquoi je crois qu’il est nécessaire d’être en permanence sur le terrain et non s’enfermer durant des décennies dans les seuls débats de salon. Voici plus de deux ans que je sillonne le Gabon avec tous ceux qui ont accepté d’entreprendre cette démarche avec moi», dit-il.
Pour l’ancien président de la commission de l’Union africaine, son approche ne saurait être préjudiciable au combat pour les réformes juridiques et institutionnelles. A ses yeux, le débat sur la désignation du candidat du Front de l’opposition pour l’alternance est d’actualité car il peut créer une véritable dynamique en interne comme à l’international pour que ces conditions soient précisément obtenues. «La désignation du candidat du Front est-elle séquentielle ou concomitante? Je m’explique : faut-il procéder par étapes ou faire les choses en même temps ? En quoi la désignation du candidat du Front est-elle incompatible avec le combat pour la transparence électorale ?
Ne croyez-vous pas que la désignation de ce candidat qui va nécessairement rassembler, peut constituer un véritable électrochoc pour ce combat qui doit être mené tous azimuts ?», interroge-t-il, poursuivant : «Nous sommes à un an des échéances électorales constitutionnelles. Et alors que nous ne maitrisons pas ce calendrier électoral, comment comprendre qu’à cette période-ci, le candidat de l’opposition ne soit toujours pas connu et que l’on nous répète que cette question n’est pas à l’ordre du jour ? Dans tous les cas, il faudra bien que les candidatures se déclarent et soient par avance connues de tous». Soit ! Mais si l’un n’exclut pas l’autre, l’autre n’exclut pas l’un non plus.
Une élection, quelle que soit sa dimension, respecte une conduite : ni aventure, ni amateurisme. «Une élection se prépare bien longtemps à l’avance et sous toutes les formes et ça se prépare en allant justement au contact avec nos concitoyens, qui ont besoin d’en savoir un peu plus sur les leaders politiques qui se positionnent et surtout ce qu’ils entendent faire de notre pays.
Ce n’est pas en restant dans les salons comme toujours, et en distillant du venin contre son propre camp que l’on édifiera les Gabonais sur ces enjeux majeurs. Il faut quand même raison garder et tirer les leçons du passé», affirme-t-il. Est-ce à dire que par le passé les candidats de l’opposition n’étaient pas connus ou n’avaient pas assez expliqué leurs programmes respectifs ? Comprenne qui pourra….