Dans un discours à l'occasion de la fête de l'Indépendance, lundi 17 août, le chef de l'Etat gabonais Ali Bongo Ondimba a annoncé qu'il cédait sa part d'héritage de son père Omar Bongo Ondimba à la jeunesse gabonaise. Ses frères et sœurs et lui ont aussi convenu de donner à l'Etat gabonais deux hôtels particuliers de l’ex-président à Paris. Une annonce qui soulève des réactions contrastées au Gabon.
Pour le leader de la société civile gabonaise Marc Ona Essangui, il ne s'agit pas d'un don, mais d'une tentative de « restitution ». Autrement dit : reconnaître que l'héritage de l'ancien président Bongo s'est constitué sur la base de détournements de fonds publics. Une enquête est d'ailleurs toujours en cours en France sur des soupçons de biens mal acquis. « C’est une reconnaissance implicite des biens mal acquis alors qu’il n’a jamais reconnu qu’il y avait des biens mal acquis, souligne-t-il. Dans l’esprit de la famille Bongo, l’Etat gabonais est leur propriété. Les caisses de l’Etat et les biens publics sont utilisés comme leurs biens personnels. »
Une accusation infondée, selon Faustin Boukoubi, secrétaire général du Parti démocratique gabonais au pouvoir depuis 47 ans. « Je leur laisse le soin d’exprimer ce qu’ils ressentent, répond Faustin Boukoubi. Tout ce que je sais c’est que juste à preuve du contraire, il s’agit là des biens de la famille Bongo Odimba et la décision de les céder à l’Etat, de les dédier à la jeunesse, ne peut être que saluée. »... suite de l'article sur RFI