Invité à un séminaire-atelier organisé par les ‘’souverainistes’’, une branche de l’opposition composée d’une partie des anciens de l’ex union nationale et de l’UPG, pour faire sa déclaration selon laquelle il n’a « plus rien à voir, absolument rien à voir avec les autorités en place », on a cru que Jean Ping, l’ancien Vice-premier ministre d’Omar Bongo Ondimba et ancien président de la commission de l’Union Africaine (UA), était devenu le nouvel héraut de l’ex union nationale, en vue de la présidentielle de 2016.
Mais voilà trop de détails importants surgissent au grand jour qui discréditent chaque jour davantage cette posture.
Le premier détail étant passé au peigne fin par certains observateurs est confirmé par Faustin Boukoubi, le secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir), qui a déclaré sur Jeune Afrique : « pour le moment nous n’avons reçu aucune notification de son départ (Jean Ping)».
Quand on sait les indications de la loi gabonaise sur l’exigence de démissionner de son ancien parti pour pouvoir être candidat à une élection politique sous une autre bannière politique ou en tant qu’indépendant, on mesure bien la volonté délibérée de Jean Ping de laisser courir à dessein son inéligibilité à l’élection présidentielle de 2016.
Ensuite, les coups de boutoir dont il a été l’objet de la part de Gerald Ella Nguema, l’ex secrétaire général adjoint de l’ex union nationale dissoute, renforcent désormais l’idée d’une méfiance des ‘’souverainistes’’ dont faisait parti Gerald Ella le jour de la déclaration de Jean Ping.
Une méfiance confortée par d’autres propos de Faustin Boukoubi, pour qui, « la devise du PDG étant +dialogue, tolérance, paix+, nous restons ouverts à toute discussion constructive » à savoir que plusieurs espoirs nés auprès des ‘’souverainistes’’ s‘effondreraient douloureusement si le pouvoir faisait une proposition alléchante à Jean Ping tel que les propos de Mr Boukoubi en présentent la possibilité.
Ce d’autant que les chances de Jean Ping à l’élection présidentielle de 2016 sont par ailleurs bien réduites quand on considère la facticité de son éventuelle assise politique dans sa contrée et au plan national.
Dans sa province d’origine d’Etimboué, il est déploré que « l’école publique d’Omboué qui porte le nom de son père Charles Ping, n’a pas de toiture ». Sur quoi Marcellin Agaya, le nouveau ministre délégué auprès du ministre de l’économie et de la prospective fustigera l’oublie de son ainé Jean Ping qui « ne parle pas de la jeunesse d’Etimboué pourtant ce sont les gens de chez lui qui souffrent ». Au point où plusieurs ne lui prédiraient pas un grand nombre de voix dans ce département de l’Ogooué maritime, dont Port-Gentil est la capitale.
Au plan national, d’autres observateurs rapprochent la posture actuelle de Jean Ping au cas de Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé (JABO) à l’élection présidentielle de 1993, où imbue de ses relations à l’international tissées pendant qu’il était président de l’Assemblée nationale, JABO se senti l’âme d’un potentiel président de la république, on connait « la chute …brutale » qui s’en est suivi, moins de 5% au décompte final.
D’où qu’à l’allure où apparait chaque jour qui passe ce sérieux discrédit sur la posture actuelle de Jean Ping, on ne lui prédirait pas mieux que JABO au cas où il entreprendrait les visées présidentielles qu’on lui prête.
De surcroit, Gerald Ella Nguema d’assener contre lui : « pendant plusieurs mois, plusieurs gabonais ont perdu des avantages et même leurs salaires sans que Jean Ping ne bouge d’un seul iota ».
Pis, le Porte parole de la présidence de la république, Alain Claude Bilié Bi Nze, le délégué national de l’UJPDG, Vivien Amos Makaga Pea, le ministre Gabriel Tchango, le ministre délégué Marcelin Agaya et même l’ancien secrétaire général de l’ex union nationale, Gerard Ella Nguema, s’accordent-ils sur la motivation trop personnelle de la posture actuelle de Jean Ping, derrière laquelle ne pourraient donc pas se retrouver les nombreuses et diverses aspirations collectives des gabonais.