A un an de la prochaine élection présidentielle et dans un pays qui recherche toujours des solutions pour diversifier son économie principalement dépendante de la production pétrolière -- dont les réserves baissent peu à peu--, la République gabonaise célèbre le 55e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Un défilé civil et militaire est prévu ce lundi sur le front de mer de Libreville.
Le Gabon qui célèbre ce lundi le 55e anniversaire de son dépendance, est dirigé depuis le 30 août 2009 par Ali Bongo Ondimba, précédemment ministre de la Défense nationale. Le Gabon fut une colonie de l’Afrique-Équatoriale française jusqu’à son indépendance en 1960. De 1967 à 2009, il est dirigé par un même président, Omar Bongo, qui bénéficie de l’exploitation des diverses ressources naturelles du pays. Le Gabon devint indépendant le 17 août 1960 et en 1961 Léon Mba, poussé par le général Charles de Gaulle, fut élu président de la République indépendante.
Petit pays pétrolier, il est situé en Afrique centrale, traversé par l’équateur, frontalier à l’est, au sud-est et au sud de la République du Congo, au nord-ouest de la Guinée Équatoriale et au nord du Cameroun. Si dans la sous-région la Guinée-Equatoriale est le seul pays qui connait un essor économique palpable, les autres pays sont confrontés, en absence d’une intégration sollicitée mais pas appliquée, à des problèmes économiques et sociaux, si ce n’est d’ordre constitutionnel au Cameroun et au Congo, notamment où des contestations s’élèvent contre des nouveaux mandats pour Denis Sassou Nguesso et Paul Biya.
La journée du 17 août est devenue la date de la fête nationale du Gabon, qui commémore ainsi la proclamation de l’indépendance du pays par Léon Mba et son accession à la souveraineté internationale, après plus de cinquante ans de colonisation française.
En 1964, Mba essaie d’arranger les élections pour se maintenir au pouvoir. Le 18 février 1964, il fut déposé par l’armée gabonaise et confie le pouvoir à son opposant civil Jean-Hilaire Aubame. Le 19 août 1964, l’armée française intervient pour remettre Mba au pouvoir. En 1967, il mourut d’un cancer en France et fut remplacé par Albert Bernard Bongo, directeur de cabinet de Mba soutenu par Jacques Foccart, responsable de la cellule africaine de l’Élysée.
En janvier 1968, Bongo est reçu par de Gaulle à l’Elysée, qu’il avait déjà visité en 1965. Le 12 mars 1968, Bongo instaura le monopartisme avec la création du Parti démocratique gabonais (FDG). À partir de ce moment et pour une vingtaine d’années, les activités de l’opposition furent cantonnées à l’étranger. L’économie se développa autour de l’exploitation forestière (okoumé), minière (manganèse, uranium) et surtout pétrolière (Elf, sous la présidence de Giscard). Bongo est reçu à l’Elysée par le président Georges Pompidou. En 1973, il se convertit à l’islam et prend pour prénom Omar, ce qui facilite l’adhésion du Gabon, l’année suivante, à l’Opep. Cependant, son décès survenu le 7 juin 2009, laissa un certain vide politique qui alimenta une lutte pour sa succession.
À la fin des années 1980, la chute du cours du pétrole plongea le Gabon dans une grave crise économique dont il n’est toujours pas sorti. Bongo est reçu à nouveau à l’Elysée, en 1984, par François Mitterrand. Les revendications sociales et politiques se multiplièrent. Une conférence nationale pour refonder le pays fut ouverte en 1990. Cette conférence nationale rétablit le pluripartisme, mais depuis toutes les élections furent gagnées par le PDG et contestées par l’opposition. Le changement le plus notable depuis cette démocratisation fut la multiplication des partis qui n’accèdent au pouvoir qu’à la faveur de négociations occultes souvent compromettantes et la floraison de journaux d’opposition difficilement viables.
La prochaine élection présidentielle serait prévue pour 2016.