La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) se porte mal. Elle peine, de plus en plus, à remplir les missions qui lui sont assignées. L’argent se fait rare.
L’organisation sous-régionale dédiée à l’intégration des économies traverse une période très critique. Cette situation intenable tient principalement au non-versement des contributions et au non-respect des engagements des différents États. «Ce qui a pour conséquences, l’arrêt total ou partiel des projets et programmes, la menace du non-versement des salaires des personnels ou pratiquement la mise au paillasson de la clé de l’institution, si la situation ne trouve pas d’issue», indique l’institution, qui espère que les ambassadeurs des pays membres se feront ses relais auprès des chefs d’État et de gouvernement.
Les prévisions budgétaires de l’institution ont sensiblement chuté : 42 milliards en 2015 contre 49.9 en 2014, soit une baisse de 3.2%. Le très faible niveau de mobilisation des contributions des États membres et le lourd fardeau des arriérés, estimés à 31 milliards de francs contre 8, 5 milliards en 2006, sont autant de raisons à la base de cet état de récession qui accable l’institution. «Sur les 10 États que compte l’organisation, seuls trois : Congo, Gabon, Tchad sont à jour dans leurs cotisations», déplore le secrétariat général.
Cependant, pour tenter de remédier à la situation, plusieurs initiatives sont prises par le secrétariat général, à savoir : la réduction des dépenses de fonctionnement ; la suspension des missions à l’extérieur du siège, à l’exception de celles jugées prioritaires ou prises en charge par les projets des partenaires ; la suspension de l’assurance-maladie des ayants droit en dehors du pays du siège ; la suspension des recrutements et avancements; la suspension de certains séminaires et ateliers et la suspension des acomptes et avances des salaires. On le voit : la caducité et l’inadaptation des textes statutaires régissant le fonctionnement de l’institution induisent la nécessité de procéder à une réforme organisationnelle et fonctionnelle de la CEEAC.
Créée en octobre 1983, la CEEAC regroupe l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo (Brazzaville), le Gabon, La Guinée Equatoriale, la RD Congo, le Rwanda, le Tchad et Sao Tome & Principe.