Son retour triomphal au Gabon est annoncé pour ce mercredi 12 Août 2015. Le grand Cyber-Dissident ou « Sans-culotte-derrière-PC » du village MEKAGA va à nouveau fouler le continent de ses héros mythiques : Wongo, Okwérét, Akoma Mba et Mumbin. Des images fortes au service d’un fond idéologique obsolète ? Nous allons le voir, l’insurrection politique a fait son temps.
C’est dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 en son article 2 qu’est énoncé pour la première fois le droit de résistance à l’oppression par la révolte armée ou autres émeutes et soulèvements populaires. Repris par la Déclaration de 1793 en sa section 35, ce droit stipule que : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».
Cependant, la Déclaration des droits et devoirs de l’homme et du citoyen de 1795 n’intègre plus cette notion, jugée trop favorable aux sans-culottes durant la Terreur. Et, dans l’histoire de France, la Grande jacquerie désigne, quant à elle, la révolte des paysans en 1358 contre la noblesse. Une révolte qui ne résistera pas à la répression sanglante du pouvoir en place. Même si dans la suite on trouve des traces d’insurrections armées en Irlande (1919-1920), à Varsovie (1944), Paris (1944) et Budapest (1956), cette idée a de plus en plus mauvaise presse aujourd’hui sur le plan internationale. On lui préfère la voie des urnes ou celle de la Démocratie.
Pourtant, en son temps, en effet, l’un des biographes de Daniel MENGARA avait affirmé que « Pour lui, si après la conférence Nationale de 1990 et après des élections législatives en 1991, 1993 et 1998, le Gabon n’a toujours pas changé, c’est que le Gabon ne changera plus jamais par les urnes, mais par l’insurrection ». Paradoxalement, on en fait le constat sur son site DM2016, le Dr Daniel MENGARA s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle de 2016. Croit-il à présent à une libération du Gabon par les urnes ? On sait que son idée d’insurrection n’a pas trouvé preneur en 2009 dans les rangs des leaders de l’opposition ni parmi les populations.
Déçu, suite au rejet de sa candidature à l’élection présidentielle de la même année, il a du s’exiler à nouveau aux Etats-Unis. Mais, est-ce pour autant que le chef du gouvernement gabonais de salut national a abandonné la voie de l’insurrection ? Loin s’en faut car, la plume acerbe, il écrit ceci sur son site DM2016 : « On va maintenant voir qui est plus sauvage et qui est plus bandit que qui dans ce Gabon nôtre. Le combat de la 3ème voie, le combat d’un peuple gabonais libre, se refusant désormais à subir ». Que cache-t-il donc derrière cette « 3ème voie ou voix du peuple » en 2016 ? Le moins qu’on puisse observer est que le manque détermination des leaders de l’opposition et la léthargie du peuple gabonais sont toujours d’actualité. Sur qui va-t-il alors s’appuyer pour renverser le pouvoir en place par le moyen de l’insurrection, son cheval de Troie ?
Peut-être sur les « vilains », les paysans et les gens de campagne de la Diaspora gabonaise car déjà les voix se font de plus en plus dissonantes à l’intérieure du pays sur la messianité de l’enfant terrible de Minvoul. Attendons de voir ce que rapportera l’appel à l’effort de guerre adressé aux citoyens gabonais sur le net : 500FCFA, soit le sacrifice d’une « Régab » par jour pour la libération du Gabon.