Contrairement aux années précédentes, les gouverneurs de province ne recevront pas le soutien financier de leur tutelle – le ministère de l’Intérieur – pour l’organisation de la Fête nationale 2015.
En vue de l’organisation de la 55è fête de l’indépendance, les responsables de l’Avenue de Cointet ont suggéré aux gouverneurs de province de solliciter la contribution des entreprises locales. Un certain nombre d’entre eux se demandent si cette contribution éventuelle des sociétés leur permettra de tenir tout le programme de la fête. Ils se tournent plutôt vers les personnalités politiques.
Craignant la réticence des entreprises locales à apporter leur contribution à l’organisation de la Fête nationale dans leurs provinces en raison de la dette non épurée de l’Etat à leur égard, certains gouverneurs ont choisi de solliciter des personnalités politiques originaires de la province dont ils assurent l’administration. Aussi, ces gouverneurs ont-ils demandé à des membres du gouvernement de les aider à organiser la Fête de l’Indépendance cette année. Généralement, les gouvernorats et les préfectures reçoivent une subvention spéciale pour la Fête nationale. Ils peuvent ainsi offrir des cocktails et dîners aux responsables des services provinciaux, inviter des artistes, payer diverses charges y relatives… Cette année, la subvention spéciale a été supprimée, en raison, semble-t-il, des tensions de trésorerie que connaît le Gabon.
Dans le même ordre d’idées, de nombreuses missions diplomatiques gabonaises seront elles aussi à la diète. La subvention spéciale octroyée chaque année pour la célébration de la Fête de l’Indépendance dans ces ambassades est supprimée pour cette année. Les plénipotentiaires gabonais auraient décidé, pour la plupart d’entre eux, de venir plutôt «passer la Fête» au Gabon.
Gouverneurs au pain sec, ambassadeurs sans subvention ! La Fête de l’Indépendance du Gabon se fera quasi exclusivement sur le boulevard du Bord de mer et au Palais présidentiel. Toutefois, un grand nombre d’observateurs se demandent si c’est vraiment dans ce chapitre (la Fête nationale) que l’on devait couper les subventions. «Même s’il y a une crise financière au Gabon, les pouvoirs publics auraient pu couper dans d’autres chapitres, la Fête de l’Indépendance est trop importante pour se voir amputée de subventions qui permettent de montrer la fierté du Gabon», regrette un diplomate gabonais en poste au Nigeria. Un enseignant de sociologie de l’Université Omar-Bongo (UOB) de Libreville, lui, estime que «ce 17 août 2015 sera un des plus tristes qu’aura connu le Gabon».