Dès son arrivée à l’hôtel de ville, le maire de la commune de Libreville et l’équipe qui l’accompagne ont décidé de donner un nouveau visage à cette capitale dénaturée par l’amoncellement des immondices à certains carrefours. Après plus d’un an d’administration l’on peut aisément constater que les choses changent.
Sur la façade avant du bâtiment de l’hôtel de ville de Libreville, on peut lire sur une grande affiche : «Libreville, une ville belle attrayante et sécurisée». C’est ce rêve que tente de matérialiser la nouvelle équipe municipale conduite par Rose Christiane Ossouka Raponda, afin d’offrir un cadre de vie sain à ses administrés. Ce qui pour ses prédécesseurs s’apparentait à une chimère, commence à prendre corps progressivement à la surprise des populations Librevilloises. De Nzeng-Ayong aux Charbonnages en passant par Derrière-la-prison, Plaine-Orety jusqu’à Derrière-l’Hôpital ou les PK, le constat est étonnant et la réalité relativement satisfaisante : les différents quartiers de la capitale font peau neuve et finiront pas ne plus envier le centre-ville.
Il a été décidé de rendre les rues salubres. Ainsi, Rose Christiane Ossouka Raponda a pris son bâton de commandement pour débarrasser Libreville de ses installations anarchiques. Et les rues, avec l’opération «libérer les trottoirs», le ravalement des devantures, le déguerpissement des installations anarchiques et épaves de véhicules sur les voies publiques, entre autres, retrouvent leur éclat et arborent progressivement l’habit des villes modernes. Plus de montagnes d’immondices, d’eaux stagnantes, d’odeurs nauséabondes et de broussaille en pleine ville.
Pour y arriver, le maire de la commune de Libreville a dû reconsidérer la problématique de l’insalubrité,
Ainsi que le système de collecte des ordures. Elle tient désormais compte de la densité des populations dans les arrondissements et dans les quartiers. Les poubelles ont été multipliées dans les quartiers, les lieux de collecte également, la société Averda, sous-traitant de Clean Africa, déploie ses agents en permanence dans les différentes artères de la capitale, ainsi que dans des zones difficiles d’accès, dans le but de remporter le combat de l’insalubrité, présenté comme le casse-tête chinois des précédentes mandatures. «Les souvenirs des rencontres, dans les carrefours et les marchés, des tas d’ordures qui s’imposaient à nous, sont loin derrière. Sur cet aspect, le maire a offert du repos aux médias par rapport à ce sujet qui devenait normal, ordinaire dans notre quotidien», a déclaré Yvette Moussirou une habitante de Libreville.
Selon un agent municipal, la rigueur du maire quant à la mission d’Averda, traduite par le suivi des tâches exécutées sur le terrain, sa détermination à en découdre avec les ordures et sa philosophie, selon laquelle la mairie ne se gère pas dans un bureau, participent à sa réussite dans ce challenge, au-delà des grandes campagnes de sensibilisation. Ainsi, contrairement aux arguments jadis délivrés par la Société de valorisation des ordures du Gabon (Sovog) et les équipes municipales des mandatures passées pour justifier l’insalubrité qui accablait la ville, notamment «le non-respect, par l’Etat, des clauses contenues dans la convention signée en 2003 entre lui, la Sovog et la mairie de Libreville», Averda semble être bien traité pour permettre de mener à bien sa mission.
Les habitudes ont cependant la peau dure… certaines populations ont encore du mal à faire preuve de civisme, de propreté, et à s’impliquer dans les questions d’hygiène de la commune. Faute d’actions continuelles, les ordures seront de retour et les rues redeviendront très sales. «Les ménages doivent savoir qu’il ne faut pas envoyer des jeunes enfants qui n’ont pas la taille requise déverser les ordures dans les bacs, ils doivent respecter les heures de dépôt qui vont de 18h à 21 heures, et l’on ne doit plus se permettre de jeter des sachets d’eau, de biscuits ou encore de bouts de papier dans la rue. Toujours chercher un bac à ordures à proximité», a exhorté Jean-Marc Moubouyi, un habitant d’Alibadeng qui suggère qu’il «conviendrait que des sanctions et une police municipale puissent se mettre en place contre les gens dont l’incivisme pénalise tout le monde ».