À la faveur d’une conférence de presse animée au siège de son parti, le 8 août courant, le président de l’Union nationale a appelé à l’unité de toutes les forces, de tous les talents au sein de l’opposition pour imposer l’alternance au Gabon à l’issue de la prochaine présidentielle. Il en a aussi profité pour redire son attachement aux réformes préalables, conçues dans le cadre d’un dialogue inclusif.
À la lecture et l’analyse de l’agitation de certains membres de l’opposition, signataires de l’acte constitutif du Front de l’opposition pour l’alternance, et face au risque de voir les chances de changement compromises, le président de l’Union nationale (UN) s’est fait l’obligation de rappeler à ses frères d’arme quelques principes, notamment sur la candidature unique à la présidentielle de 2016. «L’heure n’est plus aux postures individuelles», a-t-il lancé. «Les divergences d’approche et l’expression précipitée de légitimes ambitions peuvent devenir des obstacles à l’alternance que nous appelons de nos vœux», a fait remarquer Zacharie Myboto, ajoutant : «Notre capacité à imposer l’alternance se trouverait compromise si nous ne parvenions pas à dérouler un agenda commun, à mutualiser nos efforts et à nous soumettre aux règles édictées par nous, en toute souveraineté».
S’il doit être incarné à un moment précis, le combat pour l’alternance, a estimé le président de l’UN, a d’abord besoin de l’énergie et du talent de tous. «L’efficacité de nos actions dépend avant tout de notre capacité à rester unis, à rassembler au-delà des limites traditionnelles et à demeurer fidèles à l’esprit et à la lettre de la déclaration constitutive du Front. Je sais combien la fonction présidentielle déchaine les passions. Je mesure le poids, le rôle et l’importance du président de la République dans notre système institutionnel», a-t-il souligné. En clair, Zacharie Myboto entend conjurer les démons de l’égoïsme et de l’égocentrisme motivés par les avantages garantis par la fonction de président de la République. Il redoute que tout ceci ne facilite des compromissions préjudiciables à la cause commune. En conséquence, il en appelle à la mobilisation de tous, à l’engagement citoyen dans la quête de l’alternance et des réformes juridiques et institutionnelles. «Une société ne peut se démocratiser véritablement que si les citoyens prennent conscience de leur responsabilité, assument leur souveraineté et s’engagent pleinement dans le combat pour la transformation sociétale», a-t-il laissé entendre, poursuivant : «Elle ne peut se construire que si un consensus minimal sur ses fondations est défini».
Pour y arriver, le président de l’UN estime qu’il faudra se préoccuper, en priorité, des règles et principes, au lieu de se dépenser dans une course incertaine vers une élection qui, dans des conditions actuelles, validera le maintien d’un régime «désormais contesté jusqu’en son sein, hypothéquant davantage l’avenir du pays et de ses enfants». «Pour asseoir une démocratie véritable, la cohésion et le consensus sonnent comme un impératif. Je le répète : il est urgent d’imposer un dialogue franc et sincère sur les questions de fond. Réaffirmant notre ambition d’imposer l’alternance, nous devons tout mettre en œuvre pour consolider notre unité, conformément aux statuts du Front notamment en leur article 3 pour parvenir à ce dialogue inclusif qui doit assainir le contexte politique avant une quelconque élection», a-t-il déclaré.
