Comme chaque 7 août, la célébration de cette journée est passée sous silence sur l’ensemble du territoire national. Cependant, il convient de nous intéresser au système éducatif gabonais censé former les adultes de demain.
Le monde entier a célébré, le 7 août courant, la journée mondiale de l’éducation. Au Gabon, comme dans de nombreux pays, l’heure est aux examens de fin d’année. C’est l’occasion de dresser le bilan d’une année scolaire en dents de scie, entre revendications syndicales et répression. Tout ceci, au détriment de la jeunesse et donc de l’avenir du pays.
Bien qu’affichant un des taux de scolarisation les plus élevés d’Afrique sub-saharienne, avec 90 % de la population, le système éducatif gabonais souffre de graves dysfonctionnements. Des manquements qui malheureusement ne sont jamais assumés par les responsables politiques et les enseignants. Quand le rendement scolaire des élèves est déficient ou lorsqu’il y a des fraudes aux examens nationaux, la faute incombe toujours aux élèves, accusés de manquer d’intelligence ou de faire preuve de malhonnêteté.
Chaque année, les parents confient à l’école l’avenir de leurs enfants. Et pourtant, cette dernière est incapable d’être efficace. Le système scolaire sombre dans la déliquescence, l’enseignement continue d’être un métier au lieu d’une profession, les acteurs du secteur oublient l’essentielle «éduquer» pour embrasser l’appât du «gain facile» ou se «politisent». Aussi vrai qu’être enseignant n’est pas synonyme de bénévole, on ne devient pas riche avec la craie et le stylo à bille.
Au Gabon, les différents éléments du système éducatif sont à revoir en qualité et en quantité. L’enseignement doit être perçu comme une vocation plutôt qu’une solution palliative à l’absence d’emploi. Il y a urgence à reformer la ressource humaine, s’équiper en infrastructures adéquates et adaptées à l’évolution du temps, arrimer le système éducatif aux valeurs et principes pédagogiques nouveaux. Et pourtant, l’absence de révolution au sein du système éducatif national n’est pas la résultante d’un manque de volonté de changement. Les différents états généraux sur l’éducation suffisent pour le décrire. Il est donc temps d’agir. Il faut avoir le courage de réformer, afin de récolter les retombées de l’enseignement. Comme l’a souligné Nelson Mandela : «L’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde».
