L’interpellation puis la garde à vue à Paris en France de Maixent Accrombessi, Directeur de cabinet du chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba remonte une fièvre désormais permanente entre la France et le Gabon, un vieux couple dont les relations se résument dorénavant sous le principe : « je t’aime, moi non plus ».
Le couple « France – Gabon » est tellement vieux que les mauvaises histoires ne manquent plus. L’ancien colon et l’ex colonisé ont toujours de la peine à fumer le calumet de la paix.
L’on pensait que le mécontentement suscité par la saisie en France entre mars et avril dernier de l’unique avion présidentiel gabonais avait permis de passer l’éponge sur certains dossiers latents, mais : erreur !
La justice française reste égale à elle-même. Elle vient à nouveau de frapper un grand coup au cœur du pouvoir. Mettre en garde à vue le Directeur de cabinet du président de la République dont l’influence au palais du bord de mer fait de lui l’homme qui focalise l’attention des gabonais.
« C’est une gifle en pleine figure », s’est indigné, Serge William Akassaga, ancien maire du 3ème arrondissement de Libreville et proche d’Ali Bongo.
La garde à vue de Maixent Accrombessi a fait dire à certains gabonais que la France n’aime pas Ali Bongo car cette arrestation, à un an de la prochaine élection présidentielle, est un message fort du pouvoir en place à Paris.
D’autres ont par contre estimé que la France veut se venger contre le pouvoir d’Ali Bongo qui a attribué tous les principaux marchés de la CAN 2017 aux chinois. Paris n’aurait toujours pas digéré le redressement judiciaire infligé à la filiale gabonais du groupe pétrolier Total.
En tout cas, cette garde à vue a laissé un goût amer auprès des partisans du pouvoir qui n’ont toujours pas oublié l’humiliation faite à Omar Bongo Ondimba et sa descendance dans l’affaire dite des Biens mal acquis (BMA).
La nouvelle signature de la justice française, réjouit naturellement la société civile et l’opposition. Malmener le pouvoir de Libreville pourrait fragiliser le système qu’ils estiment verrouillé contre toute alternance.
En tout cas, l’eau n’a pas encore fini de couler sous le pont. La désormais affaire Accrombessi est la cerise sur le gâteau des 55 ans d’anniversaire de l’indépendance du Gabon qui sera commémoré le 17 août prochain.