Prenant acte de la garde à vue à Paris du directeur de cabinet du président de la République, l’équipe dirigée par Daniel Ona Ondo a menacé d’agir de la sorte à l’encontre des autorités françaises, dans le respect des usages diplomatiques.
Après le porte-parole de la présidence de la République, le gouvernement a officiellement réagi à l’interpellation à Paris du directeur de cabinet du président de la République. Par un communiqué publié le 6 août courant, l’équipe dirigée par Daniel Ona Ondo «condamne avec la plus vive énergie, cet acte de nature à ternir les relations d’amitié et de fraternité qui lient le Gabon et la France».
«Devant cette mesure dont a été victime, un haut commis de l’Etat en plein exercice de ses fonctions, (le gouvernement) ne saurait demeurer à l’avenir sans réaction face à ces agissements devenus récurrents et qui portent atteinte à l’honneur du Gabon», a-t-on appris. Le gouvernement se réserve le droit de «faire appliquer le principe de réciprocité dans le respect des usages diplomatiques». Pour rappel, ce principe se traduit par l’identité de traitement accordée sur un point déterminé par un traité, passé entre deux ou plusieurs Etats, à leurs nationaux respectifs. Réelle menace ou simple coup de bluff ? Voire…
Le communiqué du gouvernement contraste avec la sortie du porte-parole de la présidence de la République qui a affirmé, 24 heures plus tôt, que le Gabon n’envisage pas d’appliquer la réciprocité prévue dans les accords bilatéraux avec la France. Manque de coordination entre les deux maillons de l’exécutif ? En attendant, l’opposition, jusqu’ici assez discrète sur cette question, s’est enfin invitée dans l’«affaire Accrombessi».
Comme une bonne partie de l’opinion nationale, le président en exercice du Front de l’opposition pour l’alternance en appelle à la démission de Maixent Accrombessi. «La gouvernance du pays interroge sur les bonnes procédures», a déclaré Jean de Dieu Moukagni-Iwangou à RFI. «Nous souhaitons savoir si les faits, objet de cette garde à vue, ont un lien avec les questions de gouvernance de notre pays.
Selon une jurisprudence qui a été initiée par l’un de ces prédécesseurs, lui-même mis en cause dans le cadre d’une affaire, il avait remis sa démission pour se mettre au service de la justice. Et nous pensons que les bonnes règles commandent cette attitude-là», a-t-il commenté. Une issue à laquelle s’est fermement opposé Alain-Claude Billié-By-Nzé, qui a estimé que Maixent Accrombessi n’avait pas à démissionner.