Cité dans le cadre d’une enquête, le directeur de cabinet du président de la République était entendu par la police dans la banlieue parisienne, ce 3 août. Il a été relaxé autour de 21 h.
Telle une trainée de poudre, l’annonce de l’arrestation du directeur de cabinet du président de la République s’est répandue sur la toile. Selon l’information relayée, le 3 août courant, par l’hebdomadaire Jeune Afrique, Maixent Accrombessi a été interpellé par les éléments de l’Office centrale de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCLIF), alors qu’il s’apprêtait à quitter Paris.
Dans le cadre d’une enquête autour de l’affaire Tomi, le magnat Corse des jeux de hasard, les limiers français avaient perquisitionné les locaux d’une fabrique d’uniformes et d’équipements militaires dénommée Marck. Là, ils ont trouvé et saisi des documents mettant en cause le bras droit d’Ali Bongo. Le «dircab» se retrouve ainsi cité dans une enquête préliminaire, ouverte le 9 juillet 2007, pour «corruption d’agent public étranger» et «blanchiment». Selon le quotidien Le Monde, l’OCLCLIF avait émis des réserves sur «un virement de plus de 300 000 euros (environ 200 millions de francs) émis le 7 juin 2006 par la société Marck vers un compte appartenant à la société CITP». Or, cette société est la propriété de Seydou Kane, l’homme d’affaire malien proche de Maixent Accrombressi.
Aussi, six virements d’une valeur totale de six millions d’euros (environ 4 milliards de francs) sont également scrutés par les enquêteurs. «Ils (les virements) seraient là aussi partis de la société Marck vers un compte monégasque, cette fois détenu par une société baptisée AIKM, domiciliée au Bénin et géré par Maixent Accrombressi lui-même», rapporte Le Monde. Le présumé suspect était en garde-à-vue à Nanterre où il s’expliquait sur les faits qui lui sont reprochés, en dépit de l’immunité diplomatique dont il bénéficie a priori mais que lui contestait le ministère français des Affaires étrangères. La mesure de garde à vue a fini par être levée autour de 21 heures.
En fin de journée, la présidence de la République gabonaise a publié un communiqué à travers lequel elle «déplore la garde à vue de Monsieur Maixent Accrombessi Nkani, Directeur de Cabinet du Président de la République, alors que ce dernier se trouvait en France dans le cadre d’une mission officielle. Cette mesure est d’autant plus condamnable que d’une part, elle porte sur une affaire qui ne présente aucun lien avec les fonctions de Directeur de Cabinet, et que d’autre part, elle a fait l’objet d’une mise en scène dont le seul but était d’humilier l’intéressé, et, par delà sa personne et sa fonction, de porter atteinte à la République Gabonaise. Aussi, la Présidence de la République proteste vivement contre cette manière de faire qui devient récurrente et viole les principes fondamentaux et les pratiques du droit international.»