Après 17 ans d’exil politique aux États Unis, le président du mouvement «Bongo doit partir-Modwoam», décide de rentrer au pays pour engager le débat sur le changement immédiat.
Le chantre de «l’insurrection», Daniel Mengara regagne le Gabon le 6 août prochain après 17 années passées loin du pays. Il en a fait l’annonce dans une interview accordée au journal en ligne echosdunord.com.
Selon le président du mouvement «Bongo doit partir-Modwoam», son come-back répond à plusieurs objectifs, entre autres, faire partir Ali Bongo du pouvoir, obtenir la mise à plat des institutions, avant la tenue de la prochaine élection présidentielle et proposer l’idée d’une assemblée constituante qui permettra au pays de se doter d’une Constitution conforme à son aspiration à la démocratie. «Le changement ne viendra au Gabon ni par le miracle de Jésus-Christ ni par la bonne volonté des Bongo. Le changement ne viendra pas non plus au Gabon par les urnes, mais bel et bien par le pouvoir démocratique de la rue. Ces prédictions émises il y a 17 ans n’ont pas été démenties et aujourd’hui je crois que toute la classe politique et la très large majorité de notre peuple meurtri par près de 50 ans de bongoïsme me donnent raison», déclare-t-il, indiquant : «Quand vous ajoutez ces 28 ans aux 42 ans du père Bongo, vous avez 70 ans de règne par la même famille. Une telle situation est inacceptable, intolérable».
Les critiques de l’homme sur la stratégie et les actions de l’opposition n’ont subi aucune altération. Pour lui, il est urgent de trouver le moyen de redynamiser l’opposition qui «tourne en rond depuis 1990 et qui n’a cessé de se perdre dans des contorsions politiques à n’en plus finir, un peu comme elle le fait en ce moment avec ses projets de candidature unique à des élections perdues d’avance au moment même où s’impose à tous, pourtant, le devoir de tout remettre en cause, de tout remettre à plat, avant toute nouvelle élection».
Bien que favorable à l’idée d’une unité de l’opposition, le président du BDP-Modwoam affiche un scepticisme quant à la nécessité de toujours regrouper les énergies dans des coalitions. A ses yeux, à la longue ces regroupements politiques deviennent lourds et tueurs d’initiatives libératrices «puisqu’elles ont tendance, comme au PDG, à cultiver la pensée unique et le pouvoir de l’argent». «Le problème du Gabon aujourd’hui n’est pas que l’on doive aller grossir les rangs du Front ou de toute autre coalition politique. Le regroupement au sein de ces structures, comme vous pouvez le voir depuis 1990, n’a pas toujours été signe d’efficacité. Sinon, on ne serait plus là, 26 ans après la Conférence nationale, à parler de changement au Gabon», estime-t-il, ajoutant : «Ce qu’il faut, plutôt, c’est trouver au sein de l’opposition, les groupes et personnes qui partagent le même enjeu et la même idéologie et qui, dans ce contexte, sont prêts à agir ensemble et en toute solidarité sur les enjeux partagés, pour arriver à leurs fins. Autrement dit, une dynamique non partisane bâtie sur un enjeu national commun et facile à cerner par le peuple, sera toujours plus efficace et rassembleuse qu’une coalition basée sur le simple fait qu’on veut la chute du régime Bongo».
Pour l’heure, le calendrier d’activité et d’action du président du BDP Modwoam n’a pas été communiqué